Vente des "cadenas d'amour" : un "morceau de Paris" aux enchères

Cadenas, Pont des Arts crédit : JACQUES DEMARTHON / AFP - 1280
Les cadenas du Pont des Arts ont été vendus en plusieurs lots samedi © JACQUES DEMARTHON / AFP
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avec AFP
Les bénéfices de cette vente reviendront à trois associations qui viennent en aide aux réfugiés de la capitale, Solipam, l'Armée du Salut et Emmaüs Solidarité.

Plusieurs centaines d'amoureux de la capitale ont participé samedi à Paris à la vente aux enchères des "cadenas d'amour" des ponts de Paris, vente "solidaire" au bénéfice des migrants.

Une vente très médiatisée. La vente a totalisé 250.000 euros après quatre heures d'enchères pour lesquelles quelques centaines de personnes s'étaient déplacées, par roulement, au Crédit Municipal de Paris. Cent cinquante "grappes" et quinze morceaux de grilles du Pont des Arts recouvertes de cadenas étaient proposées aux amateurs. Très médiatisées, ces enchères étaient également suivies en ligne sur le site Interenchères et au téléphone par "400 inscrits", avait dit le commissaire-priseur à la presse avant l'événement.

Une oeuvre collective pour une bonne cause. "La balançoire", "Sur un Air de Paris", "Sur les pavés de Paris", "From Paris with Love", noms donnés aux lots rassemblés par couleurs ou par formes, sur des socles en pavé, en bois ou plexiglas, partent à des centaines d'euros, souvent proches du millier. Gaëlle Salaün, de Paris, a acheté 520 euros un lot "parce qu'il y avait un nom en espagnol dessus". "Cela m'a plu. Et c'est aussi ma participation à l'action pour les réfugiés". Jérôme Mellerio et son épouse ont acheté quatre "grappes" : "Que la vente aille au milieu associatif nous a touchés", dit-il, "et les cadenas sont mis en valeur". 

James Velaise, de Paris, a acheté 11.000 euros une grille du Pont des Arts qui finira "dans le jardin d'une ferme de l'Aveyron. Ça a survécu en plein air à Paris, ça survivra là-bas", sourit le collectionneur d'art qui aime cette "oeuvre collective, qui a de l'histoire". Quelques minutes plus tard, le Franco-britannique achète le plus gros lot, une grille de 3,20 m de long et 650 kg, pour un peu moins de 8.000 euros.

Des bénéfices pour construire une aire de jeux. Les bénéfices de la vente devaient aller à trois associations mobilisées dans l'accueil et l'accompagnement des réfugiés accueillis par la Ville de Paris : Solipam, l'Armée du Salut et Emmaüs Solidarité. "C'est formidable, c'est beaucoup d'humanité", se félicite Bruno Morel, directeur général d'Emmaüs Solidarité. L'association consacrera sa part à la construction d'aires de jeux pour enfants au centre d'accueil qu'elle gère à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).

"L'argent aux Parisiens, pas aux clandestins !". Mais cet objectif n'a pas plu à tout le monde. Une dizaine de militants d'extrême droite se sont brièvement introduits dans la salle pendant la vente. "Génération Identitaire ! L'argent aux Parisiens, pas aux clandestins !" ont-ils scandé pendant quelques minutes en déployant une banderole portant le même slogan, avant d'être évacués sans ménagement et sans incident.