Vague de froid : "la priorité est d'héberger les jeunes sans-abri"

La priorité pour les associations est de mettre les enfants à l'abri.
La priorité pour les associations est de mettre les enfants à l'abri. © Jeff PACHOUD/AFP
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Le Samu social parisien doit faire face cet hiver à la présence de nombreuses familles, avec de jeunes enfants, à la rue.
INTERVIEW

Face à une vague de froid inédite, le gouvernement a garanti une place à l'abri et au chaud pour tous, orchestré par le Samu social. "A priori, pour les jours qui viennent, il y aura des abris en nombre suffisant", a assuré le président du Samu social de Paris, invité d'Europe Soir lundi. Mais "il y a toujours des gens, qui ne nous appelaient plus, qui resurgissent à ce moment-là, et si les places ont été calibrées en nombre suffisant, nous avons cette peur de ne pas pouvoir répondre à tous", nuance Eric Pliez. 

De plus en plus de familles à la rue. Le Samu social doit notamment faire face à de plus en plus de familles, avec de jeunes enfants, à la rue. "L'exclusion concerne des jeunes, des personnes âgées mais aussi de nombreuses familles", confirme Éric Pliez. "Pour ces familles, on a eu un problème de saturation du dispositif hôtelier. Mais aujourd'hui on a les moyens de les accueillir et depuis quelques jours, on prend en charge toutes les familles qui nous appellent car la priorité est de mettre les jeunes à l'abri", explique le président du Samu social parisien.

Très peu de familles syriennes, davantage des provinces. "La majorité des familles qui appellent le Samu social sont issues d'abord de nos provinces, mais aussi d'Afrique subsaharienne et de plus en plus des pays de l'Est, de l'ensemble des anciennes républiques soviétiques", détaille Eric Pliez. "Il y a des familles syriennes mais très peu, car elles sont en principe vite orientées vers le dispositif de demandeurs d'asile", poursuit-il.

Un système pensé pour les hommes seuls. Pour le Samu social, il est plus compliqué d'héberger une famille qu'une personne seule car le système a été pensé il y a quelques années pour les hommes isolés, note Eric Pliez. "La facilité de départ a été de mettre ces familles à l'hôtel, mais l'hôtel ça va pour quelques jours, mais comme lieu de vie permanent, ça ne convient pas du tout. On travaille donc avec le gouvernement à des solutions de logements partagés qui leur permettent de s'intégrer plus facilement", développe le président du Samu social. Pour les migrants, un nouveau centre a justement été inauguré lundi en région parisienne, destiné à accueillir les femmes et les familles.