Une place inaugurée à Marseille à la mémoire de Franck Brinsolaro

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Ingrid Brinsolaro a déposé plainte pour homicide involontaire après le drame de Charlie Hebdo. © MARTIN BUREAU / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Ingrid Brinsolaro, la veuve du garde du corps de Charb, tué dans l'attaque contre Charlie Hebdo, s'est indignée de ne pas avoir été conviée à la cérémonie.

La veuve de Franck Brinsolaro, garde du corps de Charb, tué dans l'attentat contre Charlie Hebdo, s'est indignée jeudi de ne pas avoir été invitée à l'inauguration d'une place à Marseille, à la mémoire de son mari. Cette inauguration doit avoir lieu jeudi après-midi en présence du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et de Philippe Brinsolaro, policier et frère de la victime.

"Une double peine". "C'est honteux, c'est lamentable, surtout pour notre fille May, qui est Pupille de la nation" a déclaré Ingrid Brinsolaro, interrogée par l'AFP, précisant avoir été prévenue de cette inauguration seulement mercredi par un journaliste qui lui avait demandé si elle ferait le déplacement. "Il y a une volonté manifeste de m'écarter, c'est une double peine pour ma fille et moi", a-t-elle ajouté. "Ma recherche de vérité, mon dépôt de plainte" dérangent, analyse-t-elle.

Dépôt de plainte. Rédactrice en chef d'un hebdomadaire à Bernay (Eure), Ingrid Brinsolaro est la deuxième épouse du policier, avec lequel elle a eu une petite fille, âgée aujourd'hui de 3 ans. Elle a déposé plainte pour "homicide involontaire aggravé par la violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité", a indiqué son avocat Philippe Stepniewski. Ingrid Brinsolaro cherche notamment à savoir pourquoi la sécurité de Charb, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, n'avait pas été renforcée alors qu'il figurait sur la liste de personnes à abattre de l'organisation terroriste Al Qaida.

Elle veut des éclaircissements également sur la prise en compte par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) d'un témoignage de journaliste à qui un homme, quelques semaines avant l'attentat des frères Kouachi, aurait demandé s'il était bien devant l'immeuble du journal qui avait publié des caricatures de Mahomet.

Un précédent hommage. Une enquête a été diligentée par le parquet de Paris au sujet de ces interrogations. "A la suite de cette enquête, nous déciderons de nous constituer ou non partie civile"", a expliqué Philippe Stepniewski. Déjà, en octobre 2015, le ministère des Affaires étrangères avait donné le nom de Franck Brinsolaro, tué à l'âge de 48 ans, à une salle où sont formés policiers et gendarmes partant en mission à l'étranger, ce qui avait été son cas dans le passé, avant qu'il n'intègre le service de protection rapprochée de personnalités. La veuve du policier n'avait pas été conviée non plus à la petite cérémonie qui avait eu lieu à cette occasion, selon l'avocat.