Une nouvelle ZAD contre l’incinérateur d’Echillais

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et François Coulon
INDIGNATION - Des dizaines d’opposants au futur incinérateur de déchets ménagers d'Echillais ont décidé d’occuper le site.  

Après Sivens, Roybon, Sainte-Colombe-en-Bruilhois, l'indignation se poursuit contre les projets jugés inutiles. Dans la nuit de jeudi à vendredi, une dizaine d’activistes venus de Notre-Dame-des-Landes et d’ailleurs a décidé de passer à l’action. Pour mieux lutter contre le super incinérateur de déchets ménagers d'Echillais (Charente-Maritime), ils occupent le site pour y implanter une nouvelle ZAD (zone à défendre).

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"Plusieurs dizaines de particuliers sont déjà venus nous donner de la nourriture ou des palettes pour construire des cabanes", a indiqué Camille Guillaume, étudiant en informatique de 22 ans arrivé dès mardi dans cette commune de la périphérie de Rochefort-sur-Mer. "On occupera le temps qu’il faudra quitte à utiliser par moment la violence", lance un autre activiste. "S’ils nous expulsent de la zone,  je peux vous assurer qu’on sera de retour dans la journée".

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Des élus d’opposition aux côtés des zadistes. Depuis 18 mois, des dizaines de militants luttent contre cet incinérateur géant qui multiplierait par deux les capacités actuelles. L’investissement prévu pour ce projet est de 87 millions d’euros. "Il y a plein de ZAD qui se créent. C’est inquiétant dans l’absolu", estime Roland Lopez, élu d’opposition venu soutenir les militants. "Ce sont des gamins de 20 ans qui viennent faire le sale boulot pour nous. Quand on fait référence à Sivens, il a fallu attendre le décès d’un gamin pour que tout le monde se mobilise".

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Une intervention des forces de l’ordre ? La préfète du département, Béatrice Abollivier, a signé le 15 octobre l'arrêté autorisant le SIL à exploiter le futur incinérateur, dernière étape réglementaire avant le début de la construction de l'ouvrage par Vinci. Mais les zadistes remettent en question l'utilité du projet et militent pour un meilleur recyclage des déchets. Ils sont prêts à aller jusqu’au bout pour se faire entendre. Jeudi, un huissier est venu signifier une occupation illégale. De son coté, la préfecture n’exclut pas une intervention rapide des forces de l’ordre.