"Une énorme porosité entre les sphères djihadistes et les milieux du grand banditisme"

kalachnikov 1280
On a notamment découvert chez Reda Kriket 5 fusils d’assauts, 7 armes de poing et un pistolet mitrailleur. © BORIS HORVAT / AFP
  • Copié
L'arrestation de l'apprenti terroriste présumé Reda Kriket a conduit à la découverte d'un véritable arsenal de guerre. De quoi perpétrer des attaques aussi violentes que celles de novembre.
INTERVIEW

Il avait amassé un arsenal impressionnant : kalachnikovs, armes de poing, détonateurs, fioles de glycérine, etc. Reda Kriket a été arrêté alors qu’il était sur le point de déclencher un attentat d’"une extrême violence" selon le procureur de Paris. Pour Frédéric Ploquin, journaliste du grand banditisme chez Marianne, cette arrestation, et surtout le matériel découvert, confirme l’"énorme porosité entre les sphères djihadistes et les milieux du grand banditisme". "En tous cas, les filières d’approvisionnement sont les mêmes", explique-t-il au micro d'Europe 1 midi.

Armes et munitions. Mais peut-on réunir une telle cargaison en France sans alerter les policiers ? Les produits chimiques, pris séparément, se trouvent facilement dans le commerce. "Il faut seulement une bonne formation d’artificier pour les manipuler", note Frédéric Ploquin. "Le plus problématique ce sont les armes et les munitions". On a découvert chez Reda Kriket, entre autres, cinq fusils d’assauts, sept armes de poing et un pistolet mitrailleur.

Les trafiquants des Balkans. Le ministère de l’Intérieur a lancé il y a plusieurs mois un plan anti-trafic d’armes. "Mais c’est un trafic de fourmis, plus difficile à surveiller que la drogue qui se transporte par tonnes. Les kalachnikovs passent la frontière une par une ", relève le spécialiste. "Il y en a énormément du côté des Balkans. C’est pas très loin, ça passe en voiture. Les mafias, de toutes sortes, ne cherchent pas à savoir qui va les utiliser."

Des conditions qui expliquent notamment comment ces armes peuvent arriver sur le sol français, entre les mains de djihadistes.