Une directrice d'une école Montessori condamnée pour violences

La directrice a été condamnée à cinq ans d'interdiction d'exercer.
La directrice a été condamnée à cinq ans d'interdiction d'exercer. © AFP
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avec AFP , modifié à
Elle a été condamnée à un an de prison avec sursis et cinq ans d'interdiction d'exercer pour des violences sur certains élèves, comme des privations de dessert ou des siestes dans les WC.

La directrice de l'Ecole Montessori en Beaujolais a été condamnée vendredi à un an de prison avec sursis et cinq ans d'interdiction d'exercer pour des violences sur certains élèves, a-t-on appris de sources concordantes. Le tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône a en outre condamné une des éducatrices de l'établissement à six mois avec sursis et cinq ans d'interdiction d'exercer également.

Des condamnations plus lourdes que les réquisitions. Des condamnations qui sont plus lourdes que les réquisitions du procureur qui avait demandé lors de l'audience fin avril huit mois contre la directrice et quatre mois contre l'éducatrice. Les deux femmes ont en revanche été relaxées de certains des faits reprochés, a-t-on appris auprès d'une avocate des familles et d'un des parents qui avait fait le déplacement pour la lecture du jugement. Les parents de 18 enfants s'étaient constitués parties civiles.

"Violences sans incapacité sur mineurs de moins de 15 ans". Les deux femmes étaient poursuivies pour "violences sans incapacité sur mineurs de moins de 15 ans par une personne ayant autorité". La pédagogie Montessori, favorisant confiance en soi et autonomie, repose sur le principe de la bienveillance et est parfois critiquée pour sa permissivité excessive. Au cours d'un procès long de près de 11 heures, Camille T. (37 ans) et Béatrice B. (25 ans) avaient fermement nié les atteintes physiques et justifié certains agissements reprochés.

"Ce n'est pas une violence, c'est une mesure d'adaptation". Récréation dans le froid alors que des enfants demandaient à rentrer, privations de dessert, ou sieste dans un micro-local avec WC pour une fillette de 4 ans présentant un handicap, Camille T. s'était justifiée point par point. "Cette enfant dormait dans cette pièce, alors qu'elle ne dormait pas avec les autres (...). Pour moi, ce n'est pas une violence, c'est une mesure d'adaptation", affirmait ainsi la directrice sur ce dernier point. "On est reconnu en tant que victime et ça c'est très important même si mon fils me parle encore de ce qu'il s'est passé tous les jours", a réagi l'un des papas.