Une centaine de policiers "en colère" se rassemblent à Avignon

Le mouvement de grogne dans la police a débuté il y a plus d'un mois, le 17 octobre sur les Champs-Élysées. Photo d'archive.
Le mouvement de grogne dans la police a débuté il y a plus d'un mois, le 17 octobre sur les Champs-Élysées. Photo d'archive. © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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avec AFP
Une centaine de policiers ont fait part de leur "malaise", mardi à Avignon, un mois après le début du mouvement de grogne généralisé qui touche la profession.

Une centaine de policiers, dont beaucoup en uniforme malgré leur devoir de réserve, se sont rassemblés mardi à Avignon pour exprimer le "malaise" qui touche leur profession.

"On ne se sent pas écoutés". Les policiers, "des fonctionnaires de tout grade et de tout service" se réunis sur la place de l'Horloge en dehors de tout cadre syndical, selon l'un d'entre eux. Ils ont entonné La Marseillaise face à l'Hôtel de Ville. "On ne se sent pas écoutés, c'est un signal envoyé aux autorités", a confié un autre policier sous couvert de l'anonymat, regrettant "le silence remarquable" qui a entouré, selon lui, la mort d'un gendarme percuté par un fuyard samedi en Ariège.

"Depuis des décennies, on nous charge le sac à dos". Selon quelques fonctionnaires, une trentaine d'agents du Vaucluse ont sollicité le retrait de leur habilitation d'officier de police judiciaire (OPJ). "L'institution est en crise et on nous pond une nouvelle réforme de la procédure pénale qui fait peser sur les OPJ de nouvelles contraintes en accordant de nouveaux droits à la personne gardée à vue", a regretté le même fonctionnaire. "Depuis des décennies, on nous charge le sac à dos et on nous demande de toujours courir plus vite", a-t-il ajouté.

Le mouvement faiblit mais ne meurt pas. Le mouvement de grogne dans la police a débuté il y a plus d'un mois, le 17 octobre sur les Champs-Élysées, après la très violente attaque le 8 octobre de quatre policiers au cocktail Molotov à Viry-Châtillon (Essonne). Il s'est essoufflé à partir de la mi-novembre, mais des manifestations continuent d'avoir lieu à travers la France, comme samedi dernier à Toulouse ou plus tôt en novembre à Chambéry ou à Béziers et Paris. Face à la mobilisation policière, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé une enveloppe de 250 millions d'euros notamment pour de nouveaux matériels et véhicules, et promis un texte législatif fin novembre sur la légitime défense des policiers.