Un médecin de Maubeuge suspecté d'être un génocidaire

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Recherché par Interpol, un médecin du travail rwandais de l'hôpital de Maubeuge a été suspendu. Il nie avoir participé au génocide.

De nationalité rwandaise, Eugène Rwamucyo exerçait jusqu'à la semaine dernière à l'hôpital de Maubeuge dans le Nord en tant que médecin du travail alors qu'un avis de recherche d'Interpol le concernant avait été lancé depuis 2006. L'homme pourrait être impliqué dans le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.

Comment a t-il pu obtenir une carte de séjour en France tout en étant recherché par Interpol ? Le maire socialiste de Maubeuge, Rémi Paunos, n'a pas caché son étonnement. Quant à Henri Mennecier, directeur de hôpital, il a suspendu le médecin dès qu'il a appris la nouvelle. "J'étais à mille lieues d'imaginer que le médecin du travail puisse faire l'objet de telles accusations", a-t-il confié, Eugène Rwamucyo travaillant à l'hôpital de Maubeuge depuis mai 2008.

L'avis de recherche d'Eugène Rwamucyo, soupçonné de "génocide" et de "crimes de guerre" figure en effet sur le site d'Interpol. Il s'agit d'une notice rouge, ce qui correspond aux faits les plus graves reprochés aux personnes recherchées. Le médecin fait partie de la quinzaine de génocidaires rwandais présumés vivant en France contre lesquels une plainte a été déposée par le collectif des parties civiles pour le Rwanda.

Eugène Rwamucyo dément avoir participé à l'organisation de ces massacres qui ont fait 800.000 morts même s'il reconnaît avoir participé à des réunions avec des génocidaires. "Je n'ai pas participé de près ou de loin au génocide. Il n'y a rien contre moi. Je ne vois pas pourquoi la justice va m'arrêter", a-t-il martelé dimanche.

L'affaire a éclaté lorsqu'une infirmière syndiquée à SUD-Santé a consulté ce médecin début octobre. Après des remarques déplacées, l'infirmière a fait des recherches sur internet et a découvert qu'il était recherché par Interpol. Elle en a ensuite informé son syndicat.