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Lionel Gougelot avec C. Bl
Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, le maire d'Avion et ses adjoints se sont interposés jeudi lors de l'expulsion d'une famille et réussi à la faire annuler.
REPORTAGE

Les déménageurs avaient déjà commencé à embarquer les meubles d'une famille d'Avion, dans le Pas-de-Calais, quand le maire et ses adjoints sont arrivés pour s'opposer à l'expulsion. Entre les élus et les policiers, la tension est rapidement montée entre bousculades, renfort de police et protestation des voisins.

Une action in extremis. Pour une dette d'à peine plus de 2.000 euros, Betty se voyait déjà à la rue avec sa famille. "Tout le monde était là, même les voisins voulaient aller chercher de l'argent pour régler la dette. Heureusement qu'il y a tous ces gens, la solidarité autour de nous. S'il n'y avait eu personne, les gens de la mairie, les voisins, je n'aurais plus de toit, je serais dans les rues. On met les gens dehors comme ça, c'est honteux", raconte-t-elle au micro d'Europe 1. 

"On a complètement oublié le relogement". Avec un enfant à charge et un seul salaire de 1.200 euros, Betty et son mari ne pouvaient plus faire face au loyer de 530 euros, aux dépenses de gaz et d'électricité. Le maire d'Avion, Jean-Marc Tellier, assume pour sa part son opération coup de poing. "C'est pas parce qu'on s'est opposé aujourd'hui, que demain ça laisse le droit de faire tout et n'importe quoi aux locataires. Mais je suis très en colère après les services de l'Etat. Parce qu'il y a une loi qui s'appelle la loi DALO (droit au logement opposable, ndlr), on doit parler de relogement. Et là, on a complètement oublié de travailler sur le relogement. Grâce à l'action, la solidarité des gens on a trouvé une solution humaine", explique le maire. 

Le bailleur social a en effet accordé un sursis de deux mois à la famille. D'ici là, une solution de relogement sera trouvée par la mairie d'Avion.