Un homme condamné à 10 ans de prison pour un projet d'attentat contre la base navale de Toulon

La justice a assorti sa peine d'une période de sûreté de la moitié.
La justice a assorti sa peine d'une période de sûreté de la moitié. © DAMIEN MEYER / AFP
  • Copié
avec AFP
Hakim Marnissi a été condamné à 10 ans de prison lundi pour avoir projeté de mener une attaque contre la base militaire de Toulon en 2015.

Un homme de 27 ans, Hakim Marnissi, a été condamné lundi à dix ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir notamment projeté d'attaquer des militaires à Toulon en 2015. Le tribunal, qui le jugeait pour le délit d'association de malfaiteurs à visée terroriste, a assorti sa peine d'une période de sûreté de la moitié et prononcé son maintien en détention. Les juges ont estimé avoir "suffisamment d'éléments" pour caractériser ses deux tentatives de départ en Syrie en 2014 et, surtout, pour considérer qu'il "avait eu le projet de commettre un attentat".

Cagoules et lames. Hakim Marnissi a nié au cours de l'audience avoir fomenté un tel projet, revenant ainsi sur ses déclarations faites en garde à vue. Le Toulonnais, dont la radicalisation avait été détectée en 2014, avait été arrêté le 29 octobre 2015. Il était à l'époque au chômage et en rupture familiale. Le foyer de travailleurs où il vivait avait appelé la police après la réception de deux colis ouverts. L'un contenait des cagoules, l'autre un couteau avec une lame de 10 centimètres. D'autres colis contenant des lames en forme de clés ou un gilet tactique étaient arrivés ultérieurement.

Sous l'influence d'un homme. En garde à vue, le jeune homme avait reconnu avoir tenté à deux reprises de partir en Syrie en 2014 sous l'influence de Mustapha Mokeddem, une connaissance de Toulon qui avait joué un rôle moteur dans sa radicalisation, sans succès. Mokeddem, qui avait ensuite rejoint l'organisation État islamique en Syrie, l'avait alors incité à passer à l'action en France, avait-il relaté, en s'en prenant à l'arsenal de Toulon, premier port militaire de Méditerranée. Hakim Marnissi avait expliqué avoir voulu attaquer des militaires "au couteau" et "mourir en martyr".

"Sur le ton de la rigolade". Lundi, devant ses juges, il est revenu sur ces propos, affirmant avoir fait "des aveux de circonstance", "piégé par les policiers" alors qu'il était en garde à vue sans défenseur, en pleine grève des avocats. Il affirme aujourd'hui avoir acheté les cagoules pour pratiquer l'airsoft (un jeu utilisant des répliques d'armes de guerre), et commandé les lames pour en faire commerce. Et Mokeddem avait évoqué une attaque contre l'arsenal "sur le ton de la rigolade", a-t-il assuré.

Mustapha Mokeddem, âgé de 23 ans, a quant à lui été renvoyé devant les assises dans ce dossier mais reste visé par un mandat d'arrêt. Il avait été mis en examen et écroué pour quelques mois en septembre 2012 pour avoir proféré de violentes menaces contre Charlie Hebdo et projeté d'"égorger" ses journalistes.