Un garçon portant une kippa agressé à Sarcelles

Les parents ont porté plainte lundi soir. (Photo d'illustration)
Les parents ont porté plainte lundi soir. (Photo d'illustration) © direction générale de la police nationale
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avec Service Police-Justice et AFP , modifié à
Un enfant de huit ans, à la kippa visible, a été frappé par deux jeunes à Sarcelles lundi soir, et le parquet a retenu le mobile antisémite "pour le moment".

Un garçon de huit ans de confession juive qui portait une kippa a été frappé lundi soir par deux jeunes à Sarcelles, dans le Val-d'Oise, agression pour laquelle le parquet de Pontoise a indiqué mardi avoir "retenu le mobile antisémite". L'enfant a été agressé alors qu'il se rendait à un cours de soutien scolaire, a précisé le parquet. Selon les informations d'Europe 1, l'un des agresseurs lui a fait un croche-pied, le faisant chuter au sol. La victime reçoit alors au moins deux coups de pied, un près des parties génitales et un autre à la cheville. Ses agresseurs prennent ensuite la fuite.

Le mobile antisémite retenu. Selon la victime, ils étaient âgés d'une quinzaine d'années. Le garçon de huit ans a déclaré ne pas connaître ses agresseurs et assure qu'ils n'ont pas prononcé de parole antisémite. Ses parents ont déposé plainte le soir même. "Les auteurs n'ont rien verbalisé durant l'agression et n'ont dérobé aucun objet appartenant à la victime, dont la kippa était visible", a détaillé le parquet, pour qui "le mobile antisémite est donc retenu pour le moment". Aucune interruption totale de travail (ITT) n'a été délivrée à la victime. L'enquête a été confiée à la Sûreté départementale. Des enquêtes de voisinage sont effectuées et la recherche d'éventuels enregistrements de vidéosurveillance est en cours. 

Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a condamné dans un communiqué "avec la plus grande fermeté (cette) lâche agression" qui est "contraire à nos valeurs les plus fondamentales". 

Un précédent. Le 10 janvier, une écolière juive qui se rendait au lycée avait été frappée au visage par un agresseur encapuchonné, à Sarcelles, où vit une importante communauté juive. Des associations et le président du Consistoire israélite avaient dénoncé une agression au mobile antisémite, qualification qui n'est pas retenue par le parquet à ce stade. Le président du Consistoire, Joël Mergui, s'était inquiété mi-janvier d'une "forte recrudescence d'actes antisémites" et avait appelé le ministre de l'Intérieur a "enrayer" cette "dangereuse spirale". Les chiffres des actes antisémites ont baissé de 7% sur les onze premiers mois de 2017, après un repli significatif (-58,5%) en 2016, selon des données du ministère de l'Intérieur.