Un Français sur deux est en surpoids : et nos voisins européens ?

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Malte est le pays de l'Union européenne où le nombre de personnes en situation d'obésité est le plus élevé. © Ronaldo Schemidt / AFP
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A.H. , modifié à
Une étude dévoilée mardi révèle qu'un Français sur deux est en situation de surpoids ou d'obésité. Mais qu'en est-il à l'échelle européenne ?

Un Français sur deux est en surpoids et 15% sont obèses. C'est le constat inquiétant qui ressort d'une étude publiée dans le Bulletin épidémiologiste hebdomadaire et rapportée mardi par Le Monde. Un problème sanitaire majeur qui concerne également d'autres pays de l'Union européenne.

Un Européen sur deux. Alors que 46,1% des habitants de l'UE âgés de 18 ans ou plus présentaient un poids normal en 2014, un peu plus de la moitié des adultes (51,6%) étaient considérés comme étant en surcharge pondérale (35,7% de pré-obèses et 15,9% d’obèses), selon une étude de l’Office statistique de l’Union européenne. En d'autres termes, près d’une personne sur six âgées d’au moins 18 ans dans l’Union européenne était obèse en 2014. "Ce fléau concerne tous les pays industrialisés. Mais aussi, de plus en plus, des pays émergents ou moins favorisés", précise la nutritionniste Laurence Plumey. La France se situe dans la moyenne de l’Eurostat avec 15,3% d’obèses.

Un fléau à Malte et au Royaume-Uni. Parmi les États membres de l’UE pour lesquels des données sont disponibles, les taux d’obésité les plus bas en 2014 parmi la population âgée de 18 ans ou plus ont été enregistrés en Roumanie (9,4%) ainsi qu'en Italie (10,7%), devant les Pays-Bas (13,3%), la Belgique et la Suède (14% chacune). À l'autre extrémité de l'échelle, l’obésité touche plus d’1 adulte sur 4 à Malte (26%) et environ un adulte sur cinq en Lettonie (21,3%), en Hongrie (21,2%), en Estonie (20,4%) et au Royaume-Uni (20,1%). "En terme de prévalence de l'obésité, le Royaume-Uni est l'intermédiaire entre la France et les États-Unis", indique la spécialiste. "L'obésité est toujours le fruit d'une balance calorique déséquilibrée", affirme Laurence Plumey. "On sait qu'au Royaume-Uni par exemple, l'alimentation est souvent riche : des plats en sauce, des desserts très sucrés mais également une forte tendance au grignotage".

Dans presque tous les États membres, le taux d’obésité augmente avec l’âge. En Slovaquie par exemple, un tiers des 65-74 ans est considéré comme obèse, pour seulement 2,7% des 18-24 ans.

Des disparités à l'échelle de l'UE. Comment expliquer une telle disparité entre les pays de l'UE quant à l'obésité. "Souvent, la population n'est pas assez sensibilisée à ces questions", déplore la nutritionniste. "Il y a une trentaine d'années, les pays scandinaves ont été confrontés à une forte hausse des maladies cardio-vasculaires. Depuis, ils sont extrêmement vigilants au problème de l'obésité", indique Laurence Plumey. Si un plan européen contre l'obésité infantile existe, une meilleure prévention des risques de cette épidémie (diabète, cholestérol, maladies cardio-vasculaires…) et un accompagnement plus efficace des personnes en situation de surpoids à l'échelle de l'UE est souhaité par de nombreux professionnels de santé.