Un ex-président du MJS accusé d'agressions sexuelles, son exclusion demandée

Les faits se seraient déroulés entre 2010 et 2014 et impliquerait Thierry Marchal-Beck, ancien président du mouvement.
Les faits se seraient déroulés entre 2010 et 2014 et impliquerait Thierry Marchal-Beck, ancien président du mouvement. © AFP
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avec AFP , modifié à
Huit femmes accusent mardi dans "Libération" un ancien président du mouvement de harcèlement et d'agressions sexuelles. 

La secrétaire nationale du PS Rita Maalouf, en charge des droits des femmes, a demandé mardi soir que soit exclu du parti Thierry Marchal-Beck, un ancien président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) accusé de harcèlement et d'agressions sexuelles par huit femmes, selon Libération.

"Beaucoup de cadres connaissaient son comportement." "Je demande officiellement son exclusion dans les plus brefs délais, en tant que secrétaire nationale femmes", a indiqué Rita Maalouf. Thierry Marchal-Beck, qui n'a pu être joint, aurait agi de 2010 à 2014, parfois en public, et "beaucoup de cadres connaissaient son comportement", selon le quotidien. "Dans leur grande majorité, ces faits sont prescrits et n'ont pour l'instant pas fait l'objet d'une plainte, même si deux victimes y réfléchissent", précise le journal.

"Il n'était pas entreprenant, simplement violent." Libération a recueilli le témoignage anonyme de huit femmes, qui décrivent des faits pouvant être qualifiés de harcèlement ou d'agressions sexuelles. Le journal affirme avoir pu recenser "au moins quatre cas supplémentaires". Le modus operandi que ces femmes décrivent est souvent le même : l'agresseur les plaque contre le mur, tente de les embrasser, glisse sa main sous leur T-shirt ou leur jupe. L'une d'elle affirme que "TMB" a tenté de lui imposer une fellation, une autre qu'il lui a malaxé les seins par surprise, en public. "Il n'était pas entreprenant, simplement violent", affirme une troisième.

"Révulsé." Ces révélations de Libération ont suscité de vives réactions au PS. "Comportement inqualifiable et inexcusable. Soutien total aux victimes. La justice doit passer. Que de tels faits (...) se soient passés dans une organisation (...) que j'ai présidée en 1995 me révulse au plus haut point", a tweeté le député Régis Juanico.

L'actuel président du MJS, Benjamin Lucas, s'est dit "révulsé", et s'est engagé sur Facebook à "continuer le travail entrepris (depuis) plusieurs semaines" pour "interroger et transformer nos cadres collectifs, nos pratiques, nos silences".

Rita Maalouf souhaite que soit mise une cellule d'écoute au sein du parti, veut "une formation obligatoire sur ces questions pour les militants, les cadres et les élus" du parti, et entend à l'avenir que "le harcèlement soit un motif d'exclusion", a-t-elle précisé.