Les syndicats réclament désormais que seuls les matricules des surveillants apparaissent sur les documents transmis aux détenus. 1:05
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avec AFP , modifié à
L'homme, incarcéré dans le cadre d'une affaire criminelle, s'était rapproché en détention du frère de Foued Mohamed-Aggad, l'un des kamikazes du Bataclan. 

Une simple erreur humaine serait à l'origine d'une transmission d'information qui inquiète les agents pénitentiaires. Un détenu d'une prison de Nancy, placé à l'isolement, a reçu par erreur les noms de surveillants qui avaient rédigé un rapport sur lui, a-t-on appris mercredi.

Laissés dans un dossier par erreur. Les faits remontent à une dizaine de jours. Quelques heures avant de passer en conseil de discipline car il refusait changement de cellule, l'homme a reçu un dossier pour préparer sa défense. A l'intérieur se trouvaient, par erreur, les noms d'au moins cinq agents pénitentiaires. Ceux-ci doivent normalement être effacés. 

Immédiatement transféré. Incarcéré dans le cadre d'une affaire criminelle, l'homme s'était rapproché en détention d'un détenu particulièrement signalé : Karim Mohamed-Aggad, condamné en juillet à 9 ans de prison ferme dans le dossier de la filière djihadiste de Strasbourg. Il est le frère de Foued Mohamed-Aggad, l'un des terroristes du Bataclan. L'homme qui a eu accès aux noms n'était, lui, pas fiché S. Une fois l'erreur constatée, il a été transféré dans un autre établissement sans avoir le temps de communiquer avec d'autres détenus. 

Un système "bâtard". Mais ce transfert ne suffit pas à rassurer les agents pénitentiaires selon Fadila Doukhi, déléguée régionale FO pénitentiaire : "Ils sont effrayés. Ils vont vivre dans l'effroi, dans l'insécurité, dans la peur", a-t-elle affirmé à Europe 1. "Même s'il est transféré dans le Sud ou dans le Nord, il a des noms : ils craignent pour leurs familles, pour leurs enfants, pour eux-mêmes", a poursuivi la déléguée. "C'est pour ça que le système est un peu bâtard. On doit mettre notre nom et notre prénom et on doit vivre avec les répercussions éventuelles." Les syndicats réclament désormais que seuls les matricules des surveillants apparaissent sur ce genre de document.