Un an après le "Penelopegate" où en est l'enquête sur François Fillon ?

Penelope Fillon François Fillon 1280
Malgré les révélations et la pression de son entourage, le candidat a maintenu sa candidature, avant de chuter dès le premier tour. © Eric FEFERBERG / AFP
  • Copié
Guillaume Biet avec AFP , modifié à
Soupçonné, entre autres, de détournement de fonds publics, l'ex-candidat de la droite à la présidentielle n'a jamais porté plainte comme il avait menacé de le faire en pleine tourmente médiatique. Un an plus tard, l'enquête n'est toujours pas bouclée. 

C'est une affaire qui a fait basculer le cours de l'élection présidentielle. Il y a bientôt un an jour pour jour, en pleine course à la présidentielle, les premières révélations du Canard Enchaîné bouleversaient la campagne du candidat des Républicains, François Fillon, soupçonné d'avoir mis en place un système d'emplois fictifs à la faveur de son épouse, Pénélope Fillon. L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy a finalement été battu dès le premier tour de l'élection, puis s'est retiré de la vie politique. Mais 12 mois après le début de cette tempête médiatique et judiciaire, où en est l'enquête ?

Emplois fictifs et trafic d'influence. Le 25 janvier 2017 Le Canard enchaîné déclenche un véritable séisme à trois mois du premier tour de la présidentielle, en révélant que Penelope Fillon, épouse du favori de l'élection, a été employée de 1986 à 2013 comme assistante parlementaire de son mari ou du suppléant de ce dernier, Marc Joulaud, pour un salaire total de 680.380 euros net, montant que le travail accompli ne permettrait pas de justifier. Mais l'hebdomadaire révèle aussi que Pénélope Fillon a été embauchée de mai 2012 à décembre 2013, pour un salaire de 3.500 euros net par mois, à La Revue des deux mondes, propriété de l'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière, soutien du candidat. Travail pour lequel, elle n'a produit que deux notes de lecture. Dans la foulée, d'autres révélations s'accumulent sur de possibles emplois fictifs des enfants du couple Fillon, puis sur des soupçons de trafic d'influence car l'ex-Premier ministre s'est fait offrir deux costumes d'une valeur de 13.000 euros par Robert Bourgi, figure des réseaux de la "Françafrique".

L'enquête toujours en cours. Un an plus tard, L'avenir judiciaire de François Fillon est plus que jamais entre les mains des juges d'instruction. Trois magistrats du pôle financier l'ont mis en examen notamment pour "détournement de fonds publics", "recel et complicité d'abus de bien sociaux". Loin du rythme soutenu du début d'instruction, l'enquête a suivi son cours normal ces derniers mois, mais elle est encore loin d'être bouclée, précise une source judiciaire. Il reste des actes d'enquête à accomplir, et rien ne garantit que le dossier sera tranché avant la fin de cette année.

Un renvoi en correctionnelle ? La dernière fois que François Fillon s'est longuement expliqué face aux juges, c'était en juillet. Et aucune nouvelle accusation n'a été retenue contre lui ou son épouse. Mais dans le même temps, le grand déballage annoncé par l'ex-candidat de la droite n'a pas eu lieu. Pas de révélation sur le complot qu'il dénonce, et pas de recours contre la compétence du parquet national financier, tel que son avocat l'avait un temps évoqué. Mais un an plus tard, l'hypothèse pour les époux Fillon d'être renvoyés devant le tribunal correctionnel n'est absolument pas écartée.