Transparence de la vie publique : Transparency dresse un bilan "mitigé" de la première année Macron

Transparency appelle à "renforcer les dispositifs de contrôle et d'audit interne à l'Assemblée nationale et au Sénat".
Transparency appelle à "renforcer les dispositifs de contrôle et d'audit interne à l'Assemblée nationale et au Sénat". © JOHN MACDOUGALL / AFP
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avec AFP , modifié à
L'ONG déplore des "avancées insuffisantes" du gouvernement, et appelle à "replacer ces questions en haut de l'agenda politique". 

L'ONG Transparency International France a pointé dimanche des "avancées insuffisantes" du gouvernement sur l'éthique et la transparence de la vie publique, appelant à ne pas se contenter de la loi de confiance dans la vie politique et à "replacer ces questions en haut de l'agenda politique". Un an après le 1er tour d'une élection "lourdement marquée par les affaires" le bilan est "mitigé et contrasté", juge dans ce rapport Marc-André Feffer, président de Transparency International. L'ONG pointe notamment "un chantier au point mort" sur le financement de la vie politique, "parent pauvre" des réformes sur la transparence.

"Renforcer les dispositifs de contrôle". Si elle salue la suppression de la réserve parlementaire et l'encadrement des frais de mandats, Transparency appelle à "renforcer les dispositifs de contrôle et d'audit interne à l'Assemblée nationale et au Sénat" et à "inclure des membres indépendants dans les commissions chargées d'apurer les comptes". Concernant l'indépendance de la justice, l'ONG loue des projets de réforme qui "vont dans le bon sens", notamment la suppression de la Cour de Justice de la République ou l'alignement des règles de nomination des magistrats du parquet sur celles des magistrats du siège. Mais "seule une réforme complète de l'indépendance du parquet (...) est de nature à lever de matière pérenne les soupçons d'interférence politique dans les dossiers judiciaires", prévient-elle.

"Retour en arrière" sur le lobbying. L'ONG pointe en revanche "un retour en arrière" sur les questions de lobbying, critiquant la décision du gouvernement "d'exclure les associations cultuelles du registre des représentants d'intérêts", à travers l'article 38 de son projet de loi sur le droit à l'erreur. "Tous les acteurs publics comme privés - qu'il s'agisse d'associations, d'entreprises, d'ONG, ou de syndicats - doivent y être inclus", plaide-t-elle. Autre grief : l'incertitude autour des contours de la limitation à 3 mandats identiques dans le temps que le gouvernement souhaite introduire via la réforme des institutions. L'ONG préconise que la mesure prenne en compte les "mandats déjà effectués" lors de son application, et regrette que les maires des communes de moins de "9.000 habitants" puissent ne pas être concernés, ce qui "limiterait considérablement la portée du dispositif ".

La France 23ème dans la perception de la corruption. Enfin concernant l'"intégrité" des responsables publics le rapport salue certaines avancées : "la loi a effectivement renforcé l'encadrement des activités annexes des parlementaires", note-t-il. L'ONG déplore en revanche que la nécessité d'avoir un casier judiciaire vierge pour se présenter à une élection ne soit pas entérinée. La France se classe 23ème sur 180 pays dans l'Indice de Perception de la corruption publié par Transparency International, derrière certains de ses voisins européens comme la Belgique (16ème), l'Allemagne (12ème) ou le Royaume-Uni (8ème).