Toulouse : un des plus grands squats de France évacué

Le campement a accueilli jusqu'à 400 personnes (illustration).
Le campement a accueilli jusqu'à 400 personnes (illustration). © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
150 personnes ont été évacuées mercredi d'un squat à Toulouse, considéré comme l'un des plus grands de France, mais toutes ne seront pas relogées.

Quelque 150 personnes ont été évacuées mercredi matin du squat des Arènes, à Toulouse, un temps considéré comme l'un des plus grands de France, a indiqué la préfecture. "Les choses se sont faites sereinement", a assuré le directeur de cabinet de la préfecture de Haute-Garonne, Frédéric Rose. "Nous avons effectué un gros travail de préparation", a-t-il déclaré sur le site du squat, où carcasses de voitures et détritus témoignaient du séjour récent de centaines de squatteurs. Dès mardi, les services sociaux avaient alerté les quelque 270 occupants et leur avaient expliqué leurs droits.

Une opération "humanitaire". Mercredi matin, ils n'étaient plus que 150 environ, a précisé Frédéric Rose sur le parking des bâtiments appartenant à la banque Natixis. Le site, occupé depuis 2015, a accueilli jusqu'à 400 personnes, ce qui en faisait "probablement le plus grand de France", selon Gaétan Cognard, directeur de l'association France Horizon, chargée par la préfecture de recenser et aider les squatteurs. "Il s'agit d'une opération humanitaire", a insisté Frédéric Rose : "Ce sont les travailleurs sociaux qui vont au contact des familles. Les forces de l'ordre, elles, restent à l'extérieur", a-t-il souligné. "Ça s'est très bien passé", confirme Gaétan Cognard, évoquant "un soulagement" pour les occupants qui souffraient de conditions "de plus en plus dégradées", avec notamment un manque criant d'hygiène. 

Un "modèle du genre". Le squat était de plus le théâtre de trafics, notamment d'armes, et de prostitution. "Le Raid est intervenu à plusieurs reprises", a rappelé Frédéric Rose. Un incendie avait brûlé une partie des immeubles en mars et un Albanais avait été tué un mois plus tard. "Cette évacuation est plutôt un modèle du genre", estime lui aussi Thomas Couderette, bénévole au Collectif d'entraide et d'innovation sociale (Cédis). "Il y a quelques années, ils auraient été virés et laissés dans la rue. Là, on leur a même offert des box pendant un mois pour leurs affaires. Mais il aurait fallu l'intervention de services hospitaliers" pour intervenir sur les nombreux problèmes de santé, a-t-il ajouté. 

Des personnes remises à la rue. Les occupants qui ont droit au logement seront relogés tandis que les étrangers en situation irrégulière bénéficieront de quelques nuitées d'hôtel. "Une majorité d'entre eux n'ont pas droit au logement donc ils seront remis à la rue. Pour eux, on ne fait que déplacer le problème", a regretté Thomas Couderette. "Aucune expulsion n'est prévue", a précisé Frédéric Rose. Les occupants regroupent "beaucoup d'Albanais et de Bulgares, quelques Algériens et des Mongols", selon lui.