Un premier émeutier toulousain a été condamné mercredi à six mois de prison, dont trois avec sursis alors que le quartier du Mirail vient de vivre trois nuits d'échauffourées entre jeunes et policiers.
Le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc (LR) a toutefois estimé que le dialogue avec les habitants a porté ses fruits et ne va donc pas mettre en place mercredi soir un couvre-feu pour mineurs.
Le tribunal correctionnel de Toulouse a condamné mercredi, dans le cadre d'une comparution immédiate, un jeune habitant du Mirail de nationalité hispano-marocaine à six mois de prison, dont trois avec sursis, sans mandat de dépôt.
Grand #Mirail : Les événements de la nuit passée st sans commune mesure avec ceux des 2 nuits précédentes. Je ne prendrai dc pas pour ce soir un arrêté interdisant la circulation de mineurs la nuit. Mais je me réserve cette éventualité, si la situation devait s'aggraver à nouveau pic.twitter.com/uEiZQWsC4E
— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) 18 avril 2018
Le contexte de violences pris en compte dans la décision. Une condamnation moins sévère que les réquisitions du parquet, qui avait réclamé huit à douze mois de prison ferme avec délivrance d'un mandat de dépôt à l'audience. C'est "une peine d'équilibre", a expliqué le président du tribunal Jean-Pierre Vergne à ce jeune homme de 18 ans poursuivi pour avoir jeté lundi soir une pierre sur un véhicule de police. Le magistrat a notamment affirmé que compte tenu "du contexte" et de la gravité des violences exercées depuis trois jours sur les forces de l'ordre, sa peine comporte une part de prison ferme.
Voitures de police et poubelles incendiées. Le jeune émeutier était poursuivi pour "violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique", "dégradations", et "participation à un groupement en vue de la préparation de violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique". Dans son réquisitoire, le procureur Patrice Michel s'est montré très virulent. "Notre société est en péril. Ce n'est pas normal, ce qui se passe", a-t-il affirmé, fustigeant les violences contre les pompiers et les policiers et "ces millions de dégâts", avec des dizaines de voitures et de containers poubelles incendiés.
Quatre mineurs présentés au juge pour enfants. Mardi, la garde à vue de deux mineurs avait été levée, selon un communiqué de la procureur. Dix autres personnes doivent être présentées vendredi devant le tribunal correctionnel de Toulouse en vue d'une comparution immédiate.
Quatre mineurs ont été présentés au juge des enfants en vue de leur mise en examen, le parquet ayant requis des placements sous contrôle judiciaire pour trois d'entre eux et une interdiction de paraître dans le quartier du Mirail pour le quatrième. Un autre jeune homme a été déféré devant le parquet, se voyant obligé d'effectuer un stage portant sur les valeurs républicaines.