Tibehirine : les juges demandent la levée du secret-défense

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
La justice française veut accéder au rapport du général français qui remet en cause la version officielle sur la mort des sept moines français.

L’affaire des moines de Tibehirine va-t-elle enfin s’éclaircir ? C’est en tout cas le souhait des magistrats chargés de l’enquête sur la mort des sept moines en 1996 en Algérie. Une demande de levée du secret défense a été adressée il y a une semaine aux ministères des Affaires étrangères, de la Défense et de l'Intérieur pour qu'ils remettent les documents confidentiels qu'ils détiendraient éventuellement sur ce dossier.

Cette demande des juges antiterroristes vise notamment le rapport du général François Buchwalter, attaché de Défense français à Alger à l'époque des faits.Le militaire avait déclaré le 25 juin dernier à un juge d'instruction que, selon ses informations, les moines de Tibéhirine n'avaient pas été assassinés par des islamistes, comme le régime d'Alger l'affirme. Les religieux auraient en fait été tués par l'armée algérienne lors de l'assaut d'un bivouac des insurgés.

L'avocat des familles des victimes, Me Patrick Baudouin, ne comprend pas le silence de l'Algérie dans cette affaire."Les autorités françaises ont été complices des autorités algériennes" assure t-il. Ecoutez-le au micro Europe 1 de Catherine Boullay :

 

 

La levée du secret défense doit désormais être décidée par la Commission consultative du secret de la défense nationale, une instance administrative indépendante qui peut être saisie par une juridiction française. La Commission consultative rend alors un avis. S'il n'est pas contraignant, il est en général suivi par le pouvoir exécutif.Nicolas Sarkozy avait assuré, le 7 juilletqu'"il n'y aurait pas de secret défense sur cette affaire".

Les sept moines français avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé Notre-Dame de l'Atlas, au sud d'Alger. Leurs têtes avaient été retrouvées deux mois plus tard.