Tensions à Marseille autour du Bastion social, groupuscule d'extrême droite

Bastion social doit ouvrir son local samedi après s'être implanté dans plusieurs autres villes françaises.
Bastion social doit ouvrir son local samedi après s'être implanté dans plusieurs autres villes françaises. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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avec AFP
Le préfet de police redoute des affrontements entre le groupuscule et des organisations de gauche et d'extrême gauche pour l'inauguration du local du Bastion social, samedi.

Redoutant des violences, les autorités ont interdit jeudi les rassemblements samedi autour du local d'un groupuscule d'extrême droite radicale, le Bastion social, dont l'inauguration est prévue à Marseille après l'implantation du mouvement dans plusieurs autres villes françaises.

Appel à manifester. Jeudi, le préfet de police des Bouches-du-Rhône a interdit par arrêté les rassemblements sur la voie publique dans une zone située au-dessus du Vieux-Port, autour du local que doit inaugurer le Bastion social. Il évoque "un risque très important de confrontation violente" entre les membres du groupuscule et les organisations de gauche et d'extrême gauche qui ont appelé à manifester contre son installation à Marseille.

Samedi, le Bastion social, un groupuscule issu des franges les plus radicales de l'extrême droite a prévu d'inaugurer son local marseillais. Déjà présent à Lyon, Chambéry, Strasbourg et Aix-en-Provence, il affirme vouloir offrir une aide sociale aux plus démunis, mais ouverte aux seuls Français. Dénonçant un mouvement "néo-fasciste", un collectif d'associations (Ligue des Droits de l'Homme, Unef, ATTAC...) et de syndicats (CGT et Sud notamment) avait annoncé mardi une manifestation de protestation, qui doit se terminer au Vieux-Port, en dehors de la zone concernée par l'arrêté.

Dégradations. La préfecture de police craint des affrontements avec des militants CGT ou des Jeunesses Communistes, qui viendraient en découdre avec des membres du Bastion social, selon l'arrêté. Le local, avant même son ouverture, a déjà été la cible de dégradations, précise-t-il. "Les antifascistes, on ne viendra pas les chercher, mais si eux viennent nous attaquer, il faut qu'ils sachent qu'on se défend très bien", a assuré le dirigeant national du Bastion social, Steven Bissuel.

Marseille a déjà connu au cours des derniers mois plusieurs débordements violents autour de rassemblements des royalistes de l'Action Française, dont une partie des militants a rejoint le Bastion social, et qui ont aussi déjà été mis en cause pour leurs méthodes violentes lors d'actions coup de poing.