Tempête Zeus : deux conducteurs tués, trois lycéens blessés et de nombreux dégâts sur toute la façade ouest

La tempête Zeus a fait de nombreux dégâts et causé la mort de deux personnes.
La tempête Zeus a fait de nombreux dégâts et causé la mort de deux personnes. © FRED TANNEAU / AFP
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avec AFP , modifié à
Deux personnes ont été tuées lundi et trois autres grièvement blessées en raison des vents violents de la tempête Zeus, qui ont causé la chute d'arbres.

La tempête Zeus, qui a traversé une partie du territoire lundi avec des vents violents, a tué un automobiliste et un chauffeur de camion. Trois lycéens ont également été grièvement blessés par la chute d'un arbre. Enedis a annoncé lundi soir que 600.000 foyers ont été privés d'électricité, du jamais-vu depuis la tempête de 1999. Météo-France a qualifié cet événement de "très forte tempête hivernale, d'intensité remarquable sur les régions côtières". De 28 départements en vigilance orange "vents violents" à la mi-journée, le chiffre est retombé à quatre dans la soirée, au fil de l'avancée de la tempête. La fin de cette tempête est prévue mardi à 10 heures.

Les infos principales à retenir 

  • Quatre départements sont encore placés en vigilance orange aux vents violents
  • Deux conducteurs ont été tués, en Dordogne et dans les Alpes-de-Hautes-Provence 
  • 600.000 foyers ont été privés d'électricité à cause de la tempête, du jamais-vu depuis 1999
  • De nombreux dégâts matériels ont été constatés, et la circulation des trains a été fortement impactée par endroits

Deux conducteurs décédés. Un automobiliste de 43 ans a été tué par la chute d'un arbre de 20 mètres de haut sur son véhicule, alors qu'il circulait à bord lundi matin, à Coulounieix-Chamiers, à proximité de Périgueux en Dordogne, à cause de la tempête. Un chauffeur de camion qui transportait des bonbonnes de gaz a également été tué par la chute d'un arbre sur son camion lundi, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Selon le quotidien régional La Provence, certaines bonbonnes de gaz présentaient un risque d'explosion.

Trois lycéens blessés en Bretagne. De nombreux arbres ont été couchés au sol par ces vents exceptionnels. Trois lycéens ont ainsi été grièvement blessés par la chute d'un arbre dans leur établissement scolaire à Carhaix, dans le Finistère. Les trois adolescents, âgés de 17 ans pour deux d'entre eux et de 18 ans pour le troisième, sont "polytraumatisés", a indiqué la préfecture du Finistère, précisant que leurs jours n'étaient pas en danger. Deux personnes ont aussi été blessées par des chutes d'arbres à Pont-Scorff et Pontivy, dans le Morbihan. 

La pointe bretonne a été la première touchée lundi matin. Météo France a relevé des "valeurs exceptionnelles" sur les côtes du Finistère et des îles bretonnes : 193 km/h à Camaret, 191 km/h à Ouessant, 179 km/h à l'île de Groix ou encore 136 km/h à Brest et 130 km/h à Lorient.  

Des milliers de foyers privés d'électricité. Plus de 600.000 foyers ont été privés d'électricité lundi, du jamais-vu depuis la tempête de 1999, a annoncé Enedis lundi soir. "En nombre de coupures sur une seule et même tempête, c'est la première fois depuis 1999" qu'il y a autant de foyers privés de courant, surtout en Bretagne et Auvergne-Rhône-Alpes, a précisé ce porte-parole. En 1999, il y avait eu plus de 3 millions de foyers privés de courant et le retour à la normale avait pris cinq semaines, a-t-il ajouté.

Dans le détail, à 17h, 190.000 foyers étaient privés d'électricité en Auvergne-Rhône-Alpes, 175.000 en Bretagne, ou encore 130.000 en Nouvelle-Aquitaine. Les vents exceptionnels ont aussi plongé dans le noir 80.000 clients en Pays-de-Loire. En début de soirée, Enedis n'en comptabilisait plus qu'environ 260.000. Plus de 3.000 techniciens d'Enedis, aidés par des entreprises partenaires, étaient sur le terrain pour faire face aux dégâts.

A Saint-Goazec par exemple, près de Carhaix, dans le Finistère, 714 habitants étaient en panne de courant dès 7h30 du matin lundi. D'après notre reporter sur place, les petites contrariétés se sont enchaînés pour les habitants comme ceux qui ont des toilettes électriques. Tous ont dû faire face, entre frigo inutilisable et soirée à la bougie, lampe à pétrole ou batterie. Dans le Puy-de-Dôme, l'heure est aussi au système débrouille et à l'entraide entre voisins.

Des écoles touchées. De son côté, le ministère de l'Intérieur a fait état dans la soirée de plus de 4.300 interventions de secours, ayant mobilisé plus de 3.500 sapeurs-pompiers professionnels et volontaires. La tempête a principalement couché des arbres sur les routes mais aussi des maisons, des lignes électriques et des voies SNCF, perturbant la circulation et obligeant de nombreuses communes à maintenir leurs écoles fermées par mesure de précaution. Ainsi, des dégâts sur la toiture d'une école à Sorbiers, dans la Loire, a conduit à la fermeture de l'établissement jusqu'à mardi. Plusieurs enfants ont par ailleurs été légèrement blessés à Brive, en Corrèze, après l'effondrement de la toiture d'une école maternelle. 

La circulation des trains impactée. Les perturbations routières et ferroviaires, en raison des chutes d'arbres et de débris divers sur les voies, se sont multipliées sur toute la façade ouest, notamment sur l'axe Bordeaux-Paris, en Poitou-Charente. Peu après 16h, le principal point noir restait la coupure des deux voies à hauteur du Futuroscope, près de Poitiers, sur l'axe Paris-Bordeaux, par des tôles sur la voie. "Ce n'est pas tant la nature ou la difficulté des interventions, c'est leur nombre qui a posé problème", a-t-on indiqué à la SNCF. Au total une dizaine de TGV ont été impactés avec des retards allant de moins d'une heure à trois heures environ. En Isère, à Saint-Marcel-Bel-Accueil, un bus scolaire transportant 52 lycéens, s'est couché sur la chaussée en raison de fortes bourrasques, sans faire de blessé, selon les pompiers.

La tempête se déplace. La tempête continuait dans la soirée sa route vers le Sud-Est. Après le Centre, "les vents tempétueux gagneront ensuite la Méditerranée" avec en Corse, lundi soir, "des rafales particulièrement violentes aux extrémités de l'île ainsi que sur le relief", explique Météo France. Des rafales de 160 km/h ont déjà été relevées au Cap Corse et de 116 km/h à Mandelieu près de Cannes. Dans les Alpes, "le vent sera également très fort en altitude avec des chutes de neige conséquentes", prévient Météo France. Lundi soir, les Alpes-Maritimes (06), la Corse-du-Sud (2A), la Haute-Corse (2B) et le Var (83) étaient encore placés en vigilance orange

Mardi matin, le vent soufflait encore très fort sur l'île de beauté, témoignait un reporter d'Europe 1 présent sur place. Lundi soir, à Ajaccio, un homme de 70 ans a été grièvement blessé en recevant une tôle sur la tête. A cause des vents violents, plusieurs vols ont également dû être annulés lundi après-midi et dans la soirée, au départ et à l'arrivée des quatre aéroports. Tous les vols étaient en revanche maintenus mardi matin.