Surpopulation carcérale : le préfet du Gard cité à comparaître pour "mise en danger d'autrui"

prison de Nîmes, crédit : SYLVAIN THOMAS / AFP - 1280
La prison de Nîmes est connue pour sa surpopulation carcérale © SYLVAIN THOMAS / AFP
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L'avocate de quatre détenus de la prison de Nîmes a cité à comparaître devant le tribunal correctionnel le préfet du Gard, en tant que représentant de l'État, pour "mise en danger d'autrui'.

"Votre chien, vous ne le mettez pas à l'intérieur" des "cachots" de la prison de Nîmes, affirme l'avocate de quatre détenus qui assignent l'État devant la justice pour "mise en danger d'autrui", rapporte France Bleu Gard Lozère mardi. Elle a cité à comparaître devant le tribunal correctionnel de Nîmes le préfet du Gard, Didier Laugan, en tant que représentant de l'État, une première en France.

Une surpopulation connue. Quatre détenus dénoncent des conditions de détention jugées inhumaines. En effet, la surpopulation de la maison d'arrêt de Nîmes est régulièrement pointée du doigt : 400 détenus y sont incarcérés pour seulement 190 places.

Selon le secrétaire du syndicat national des directeurs pénitentiaires interrogé par France Bleu, trois à quatre personnes doivent vivre dans une cellule de 9m2. Une situation que regrette l'avocate des détenus, Khadija Aoudia, et dont elle ne tient pas l'administration pénitentiaire pour responsable.

L'État face à ses responsabilités. En revanche, elle dénonce les conditions de vie de ses clients et l'influence de ce mauvais environnement pour leur réinsertion future. "Vous devez incarcérer des personnes, effectivement, qui ont commis des fautes par la privation de leur liberté, pas par la privation de leur dignité. Il n'y a pas de raison à ce que l'État, qui commet une infraction extrêmement grave, ne soit pas tenu responsable". Selon la loi, l'État ne peut pas être poursuivi sur le plan pénal, cette action en justice vise à alerter l'opinion publique. Le préfet devrait comparaître à l'audience qui se tiendra mardi.