Surpoids et grossesses tardives en augmentation

Le report des naissances vers un âge maternel plus avancé est considéré comme une évolution défavorable car il a une influence négative sur la fertilité.
Le report des naissances vers un âge maternel plus avancé est considéré comme une évolution défavorable car il a une influence négative sur la fertilité. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
La proportion de naissances chez les femmes âgées de 35 ans et plus atteint désormais 21% en métropole contre 19% lors de la précédente enquête de 2010, d'après l'Enquête nationale périnatale 2016.

Les mères sont plus âgées et plus souvent en surpoids au moment de la naissance, selon une enquête publiée mercredi. La proportion de naissances chez les femmes âgées de 35 ans et plus atteint désormais 21% en métropole contre 19% lors de la précédente enquête de 2010, d'après l'Enquête nationale périnatale 2016. Cette proportion était de 15,9% en 2003.

Une influence négative sur la fertilité. Le report des naissances vers un âge maternel plus avancé est considéré comme une évolution défavorable car il a une influence négative sur la fertilité et majore les risques pour la mère et l'enfant (prématurité, gémellité, trisomie, complications de pathologies qui peuvent s'aggraver avec l'âge...).

L'augmentation du surpoids inquiète. L'augmentation du surpoids et de l'obésité chez la femme enceinte est également préoccupante : en 2016, en métropole, 20% des femmes sont en surpoids et près de 12 % sont obèses, contre respectivement 17 % et 10 % en 2010. En 2003, ces proportions étaient de 15% pour le surpoids et de 7% pour l'obésité. En outre-mer, le taux d'obésité des femmes enceintes est plus élevé (21%).

Plus de bébés prématurés. L'enquête montre aussi la dégradation de certains indicateurs de santé périnatale comme le taux de prématurité qui augmente depuis 1995 (de 4,5% en 1995 à 6% en 2016 chez les enfants uniques nés vivants en métropole). Autres problèmes, d'après l'étude : la consommation de tabac pendant la grossesse n'a pas baissé (17 %, mais elle est de 5% outre-mer) et la vaccination anti-grippale des femmes enceintes, pourtant considérée comme groupe à risque élevé de complications en cas de grippe, est très faible (7 %). L'allaitement exclusif pendant le séjour en maternité a diminué (de 60 % à 52 %).

Moins d'épisiotomies. Parmi les progrès enregistrés, les auteurs relèvent un meilleur suivi des recommandations au moment de l'accouchement qui se traduit notamment par un taux d'épisiotomie qui diminue de 27% en 2010 à 20% en 2016. La prise en charge des femmes au moment de l'accouchement va vers une approche moins médicalisée avec un recours à l’ocytocine (médicament qui permet d'accélérer les contractions et présente des risques pour la santé maternelle) moins fréquent en cours de travail. La prévention de l'hémorragie du post-partum (après l'accouchement) s'est généralisée.

L'enquête réalisée sous l'égide du ministère de la Santé a porté sur 14.142 naissances (enfants nés vivant ou morts-nés) survenues entre le 14 et le 20 mars 2016 et sur 13.894 femmes dans l'ensemble des maternités de France, dont les cinq départements et régions d'outre-mer (Drom). Le rapport d'enquête est co-signée de l'Inserm et de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees).