Publicité sur les trottoirs : le gouvernement suspend l'expérimentation à Bordeaux et Nantes

Pour Nantes, cette expérimentation s'assimilait à de "la pollution visuelle".
Pour Nantes, cette expérimentation s'assimilait à de "la pollution visuelle". © AFP
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avec AFP , modifié à
Dans un communiqué publié lundi soir, Édouard Philippe a reconnu que la concertation n'avait pas été "suffisante" dans ces deux villes opposées à la mesure

Le gouvernement va suspendre l'autorisation de la publicité éphémère sur les trottoirs dans deux des trois grandes villes où elle était actuellement expérimentée, Bordeaux et Nantes, a annoncé Matignon lundi soir.

Dans un communiqué, Édouard Philippe a reconnu que la concertation n'avait pas été "suffisante" dans ces deux villes opposées à la mesure, autorisée par expérimentation à Bordeaux, Nantes et Lyon par un décret gouvernemental du 22 décembre.

Pas de "concertation suffisante", selon Matignon. "L'adoption de ce décret n'avait pas été précédé d'une concertation suffisante avec les agglomérations concernées et deux d'entre elles, Bordeaux et Nantes, ont indiqué postérieurement à l'adoption du texte ne pas souhaiter participer à cette expérimentation", écrit Matignon dans son communiqué. "C'est pourquoi, soucieux d'une concertation systématique avec les collectivités territoriales (...), le Premier ministre a demandé aux ministres compétents de prendre un arrêté suspendant l'expérimentation dans ces deux agglomérations", poursuit Matignon. Cet arrêté suspendant l'expérimentation dans les deux villes sera publié mardi au Journal officiel, précise le cabinet du Premier ministre.

Des pubs biodégradables, selon la start-up qui les a conçues. La mesure, prise dans le cadre d'une série d'expérimentations favorables aux entreprises, autorisait les agglomérations de Bordeaux, Lyon et Nantes, pour 18 mois, à tester les publicités éphémères sur les trottoirs, jusque-là interdites par les codes de la route et de l'environnement. Ces publicités sont faites via un marquage biodégradable sous haute pression, qui s'estompe de lui-même sous 15 jours. Leur concepteur, la start-up lyonnaise Biodegr'AD, mettait même en avant son aspect écologique face aux panneaux publicitaires.

Un procédé polémique. Mais le procédé fait polémique: à Bordeaux, la mairie a pris un arrêté les interdisant dans toute sa zone classée par l'Unesco. Même refus de "tout marquage au sol" à Nantes. La métropole de Lyon, qui n'est pas concernée par la suspension, avait annoncé le lancement d'une concertation sur l'expérimentation de ces marquages publicitaires.