Strasbourg sous le choc après l'attentat de Paris : "Ce n'est pas possible que lui, il aille tuer des innocents"

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Arthur Helmbacher, édité par Anaïs Huet
À Strasbourg, où Khamzat Azimov, l'auteur de l'attaque en plein Paris vendredi soir, a passé une bonne partie de son enfance, ceux qui l'ont côtoyé ont encore du mal à réaliser.
REPORTAGE

Nouvelle attaque, nouvel assaillant, et toujours cet immense contraste. D'un côté, il y a l'image que l'on se fait de l'auteur d'un attentat. De l'autre, le souvenir que ses proches en gardent. Pour Khamzat Azimov, qui a tué une personne et en a blessé quatre vendredi soir en plein Paris, au nom de l'organisation terroriste Etat islamique, l'histoire se répète.

"Je n'y ai pas cru". Lino était dans la classe de Khamzat Azimov et de son ami Hakim, arrêté samedi soir à Strasbourg et soupçonné de complicité avec l'assaillant de 20 ans. Le jeune homme décrit "un garçon super gentil, serviable, aimable", et qui portrait évidemment "les courses des vieilles dames". "Franchement, je n'y ai pas cru. J'ai cherché sur Internet, je voulais voir des photos. Je me suis dit qu'il était drogué… Ce n'est pas possible que lui, il aille tuer des innocents. Ce n'est pas du tout dans son caractère", assure-t-il, encore estomaqué.

"On a déjà vécu deux guerres". Du fait de son histoire particulière, la communauté tchétchène strasbourgeoise est sous le choc. "Ce n'est pas facile pour nous, car on a déjà vu deux guerres. On n'est pas venu pour faire des bêtises normalement", déplore Ismaël, bénévole à l'association des Caucasiens de Strasbourg. "Je déteste la guerre. J'y ai perdu beaucoup d'amis, beaucoup de proches, de la famille", confie-t-il au micro d'Europe 1.

Le rectorat a mis en place une cellule d'écoute pour les élèves et les enseignants de l'ancien lycée de Khamzat Azimov.