Strasbourg : rassemblement de surveillants de prison contre les agressions et le manque d'effectifs

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Selon un syndicat, le taux d'occupation de la maison d'arrêt de Strasbourg est de 165%. (Image d'illustration) © PATRICK HERTZOG / AFP
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avec AFP , modifié à
Les surveillants ont manifesté devant la maison d'arrêt contre les agressions, le manque de personnel et la surpopulation. 

Environ 70 surveillants pénitentiaires se sont rassemblés lundi matin devant la maison d'arrêt de Strasbourg pour protester contre les agressions, le manque de personnel et la surpopulation. Seuls des surveillants en repos ou en congé participaient au rassemblement, à l'appel des syndicats SPS, FO et Ufap, leur statut ne leur permettant pas de faire grève. 

Insultes et agressions. Les surveillants ont placé des barrières de pneus sur la route menant à l'établissement afin d'empêcher tout mouvement de véhicule, extraction de détenu ou livraison. "En prison, personne ne nous entendra crier" et "Notre quotidien : insultes, agressions, tuberculose, punaises, cafards, souris et non-reconnaissance", pouvait-on lire sur des écriteaux et banderoles accrochés à l'entrée de la maison d'arrêt. 

Des détenus "ingérables". Pour Fabrice Meder, secrétaire général Grand Est du syndicat SPF, "la population pénale est de plus en plus vindicative". "Des détenus nous sont envoyés parce qu'ils sont ingérables ailleurs : en maison d'arrêt, on a tous les profils", explique-t-il, pointant un taux d'occupation de 165% dans celle de Strasbourg.  "On organise de plus en plus d'activités pour les détenus mais sans nous donner les moyens humains", a déploré Philippe Steiner, délégué adjoint de l'Ufap. De ce fait, lors de déplacements à l'intérieur de la prison, des détenus se croisent alors qu'ils n'ont en principe pas le droit de communiquer entre eux, a-t-il expliqué. "On a des détenus radicalisés qui sont mélangés avec les autres. Bientôt, on aura des prêches à la promenade", s'est-il également inquiété.

Pas de blocage, selon la directrice. La directrice de l'établissement, Catherine Christophe, a toutefois souligné que cette action ne devait pas entraîner de blocage des mouvements de prisonniers. "L'action judiciaire aura lieu, une obstruction de la justice ne doit pas s'opérer", a-t-elle insisté.