Sophie Toscan du Plantier : décision jeudi sur le renvoi aux assises du suspect

Si un procès devait se tenir, il devrait avoir lieu en l'absence du principal suspect.
Si un procès devait se tenir, il devrait avoir lieu en l'absence du principal suspect. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Dublin refuse toujours d'extrader Ian Bailey, principal suspect dans cette affaire de plus de vingt ans.

La cour d'appel de Paris dira jeudi si elle confirme le renvoi aux assises du Britannique Ian Bailey, soupçonné du meurtre de Sophie Toscan du Plantier en Irlande en 1996 et que Dublin a toujours refusé d'extrader. La chambre de l'instruction, qui devait initialement rendre sa décision le 25 janvier, avait décidé la semaine dernière de la reporter au 1er février.

Deux mandats d'arrêt. Ian Bailey, 60 ans, avait été renvoyé le 27 juillet 2016 devant la cour d'assises de Paris pour le meurtre de l'épouse du producteur de cinéma et ancien patron de Gaumont, Daniel Toscan du Plantier, décédé en 2003. Le journaliste, qui a toujours contesté être l'auteur du crime, avait fait appel. Si un procès devait se tenir, il devrait avoir lieu en son absence : la justice irlandaise a jusqu'à présent refusé sa remise aux autorités françaises - qui ont délivré deux mandats d'arrêt à son encontre en 2010 et 2016 - invoquant l'absence de réciprocité entre les deux pays en matière d'extradition. Sophie Toscan du Plantier avait été retrouvée morte au matin du 23 décembre 1996 en contrebas de sa maison isolée de Schull, un village de la côte sud-ouest de l'Irlande où elle était venue passer quelques jours avant Noël. Alors âgée de 39 ans, la jeune femme avait été frappée à la tête à coups de parpaing.

Des révélations connues uniquement du meurtrier et des policiers. La cour d'appel est notamment appelée à se prononcer sur les nombreux éléments à charge à l'encontre du journaliste : il avait des égratignures au visage et aux avant-bras, avait évoqué dans ses articles des éléments de l'enquête, notamment sur l'arme du crime, censés être connus uniquement du meurtrier et des policiers, et avait assuré ne pas connaître la victime alors que plusieurs éléments ont démontré le contraire. Plusieurs témoins ont aussi affirmé qu'il leur avait avoué le meurtre sous l'emprise de l'alcool, l'un d'eux évoquant son attirance physique pour la jeune femme.

"Aucune preuve scientifique ne rattache mon client à la scène de crime", souligne toutefois son avocat Dominique Tricaud. L'état du corps de Sophie Toscan du Plantier, resté dehors recouvert d'une simple bâche pendant 36 heures avant l'arrivée du médecin légiste, n'avait en effet pas permis de relever un éventuel ADN étranger.