Les Français ne veulent plus de signes religieux au travail

© MAXPPP
  • Copié
, modifié à
LAÏCITÉ - Selon un rapport du Credoc, 8 Français sur 10 veulent interdire les signes religieux dans les entreprises.

Plus de huit Français sur dix sont favorables à l’interdiction du port de signes religieux dans les entreprises. Selon un rapport rendu public par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc), 81% des personnes interrogées ne veulent donc plus voir de voile, de kippa ou de croix au travail. Un chiffre en très nette augmentation.

La crise responsable de cette hausse ? Cette opinion est en très forte hausse. En 2005, seuls 49% voyaient d’un bon œil l’interdiction du port de signes religieux dans les entreprises privées. "Ce type de sondages varie considérablement selon le contexte", nuance Nicolas Cadène, rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité. "On est en période de crise. Il y a une peur de l’autre et un repli sur soi qui sont plus présents".

Interdire pour apaiser les tensions ? Toujours selon le rapport du Credoc, 93% des Français estiment que les "religions peuvent créer des tensions au sein de la société". Et cette idée résiste aux différences de classes sociales et d’âge. "Même les personnes qui revendiquent une pratique religieuse régulière (…) en sont très largement convaincues".

Pour certains, cette interdiction du port de signes religieux "est aussi perçue comme une solution pour résoudre les tensions entre les communautés", estime Sandra Hoibian, directrice adjointe du Credoc dans les colonnes de 20 minutes.

Un manque d’information ? "Le principal enjeu de la laïcité aujourd’hui, c’est la pédagogie de la laïcité", assure Nicolas Cadène, rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité. "Il faut rappeler ce qui dit le droit et quelles sont les règles qui régissent le fait religieux". A la fin de l’année dernière, l’Observatoire de la laïcité a d’ailleurs publié et distribué un guide rappelant les cas concrets où il est possible, ou non, d’interdire le fait religieux dans les entreprises