SDF : 500 décès recensés en 2014, soit 9 par semaine

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N.M. avec AFP , modifié à
Le Collectif les morts de la rue note que les décès sont les plus nombreux en juin et octobre, deux mois où les SDF doivent changer leurs habitudes. 

Près de 500 décès de SDF ont été recensés en France en 2014 par le Collectif les morts de la rue, soit une moyenne de 9 décès par semaine, selon le rapport annuel du Collectif dévoilé jeudi. Il s'agit surtout d'hommes (à 88%), morts en moyenne à 49 ans.

Sous-estimation. Selon ce rapport, 498 décès de SDF ont été signalés au Collectif pour l'année 2014, ainsi que 72 décès de personnes anciennement SDF mais dont la mort, survenue quelques années après leur sortie de rue, peut être considérée comme le résultat de leur vie précédente, a expliqué le président des Morts de la rue, Nicolas Clément. "On estime qu'on a recensé entre 1/5e et 1/6e des disparitions de SDF", explique-t-il. Une étude de l'Inserm-CepiDc de 2011 a évalué le nombre total de décès de SDF à 2.908.

Deux pics, en juin et octobre. Ces décès sont survenus tout au long de l'année, et pas seulement l'hiver, insiste le Collectif. Deux pics sont cependant à noter, en octobre et en juin, deux périodes charnières où les sans-abri sont obligés de changer de vie, de casser leurs habitudes et de rompre les liens fragiles qu'ils ont pu nouer. "En octobre, quand ils commencent à se préoccuper de savoir où ils vont passer l'hiver, et qu'ils quittent l'endroit où ils s'étaient installés pendant l'été, et en juin, quand les hébergements d'hiver se ferment", explique Nicolas Clément.

La maladie en cause première. Ils meurent d'abord de maladies (50%), comme les cancers, les maladie cardiovasculaires, notamment pour les plus âgés. Ils meurent également de causes externes (28%) comme les agressions, les accidents et les suicides, en particuliers pour les plus jeunes. Les 22% de décès restants sont de causes inconnues du Collectif. Seuls 6 décès, soit moins de 1% des décès signalés, sont dus à une hypothermie. "Mais ce qui tue, c'est essentiellement l'usure", insiste Nicolas Clément.