Sélection en master : le conseil d'administration de l'université de Franche-Comté "séquestré"

Les étudiants ont "séquestré" un conseil d'administration de l'université de Besançon
Les étudiants ont "séquestré" un conseil d'administration de l'université de Besançon © SEBASTIEN BOZON / AFP
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avec AFP , modifié à
Un groupe d'étudiants, dont certains masqués, a bloqué les membres du conseil d'administration de l'université de Franche-Comté pendant deux heures. 

Pour protester contre la sélection en master, une dizaine de personnes a "séquestré" les membres du conseil d'administration de l'université de Franche-Comté, à Besançon. Au total, dix-huit étudiants ont été placés en garde à vue, selon le parquet. Un groupe d'étudiants, dont certains avaient "le visage masqué avec une photo du président de l'université", est "entré de force" dans la salle du conseil d'administration de l'université, a déclaré la procureure de la République, Edwige Roux-Morizot. Ils ont "séquestré" pendant à peu près deux heures la dizaine de membres du conseil d'administration présents en bloquant la sortie avec des chaises, a-t-elle ajouté.

Un "assaut" de la police. Face à leur refus de sortir de la salle, "la police a donné l'assaut", a précisé la magistrate. Dix-huit personnes au total ont été interpellées lors de cette "intervention agitée", puis placées en garde à vue pour "séquestration" et "rébellion" pour deux d'entre elles.

D'après Edwige Roux-Morizot, un homme a été légèrement blessé à la main en essayant de bloquer le passage aux étudiants qui ont "dégradé du matériel". Cette action visait à empêcher "la tenue du conseil d'administration qui devait avaliser la sélection en master", a indiqué dans un communiqué l'AMEB (l'Association multiculturelle des étudiants de Besançon) - Solidaires Etudiant-e-s.

Les étudiants fustigent le processus de sélection. La loi permettant une sélection à l'entrée du master dès la rentrée 2017 a été promulguée le 23 décembre, à la suite d'un compromis conclu le 4 octobre entre organisations étudiantes, enseignants et personnels, et établissements d'enseignement supérieur. "À l'université de Franche-Comté, la sélection se fera sur dossier et selon des capacités d'accueil prédéfinies pour chaque master", regrette l'association qui fustige "un processus de libéralisation de l'enseignement supérieur". L'association étudiante dénonce "une compétition renforcée entre les étudiants" et une "hiérarchisation croissante entre les masters".