Seine-et-Marne : des lycées mobilisés contre l'expulsion d'un élève vers l'Algérie

Lycée René Cassin, Noisiel crédit : capture d'écran Google Street View - 1280
Élèves, personnels et élus locaux ont manifesté devant le lycée jeudi. (Image d'illustration du lycée) © Capture d'écran Google Street View
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avec AFP , modifié à
Plusieurs centaines de personnes se sont réunies avec des banderoles devant le lycée René-Cassin pour dénoncer une "situation inhumaine".

Enseignants et élèves de deux lycées de Noisiel, en Seine-et-Marne, se sont mobilisés jeudi pour dénoncer la "situation inhumaine" vécue par un élève de 19 ans placé en centre de rétention et qui pourrait être expulsé seul vers l'Algérie, a appris l'AFP auprès de la direction.

Lycéens, parents d'élèves et élus mobilisés. "Plusieurs centaines de personnes se sont réunies ce matin (jeudi matin) devant le lycée René-Cassin avec des banderoles de soutien. Il y avait des lycéens, des personnels, des parents d'élèves, mais aussi des élus et des militants associatifs", a relaté la proviseure de l'établissement, Fabienne Lajaunie.

Un lycéen sans papiers. Élève en terminale STI, Halim est arrivé France en 2015 avec ses parents, sans-papiers eux aussi. Aîné d'une fratrie de quatre enfants, il est le seul "expulsable", son benjamin étant né sur le sol français, a expliqué la directrice.

Le lycéen a été interpellé "suite à un banal contrôle d'identité le 19 octobre et placé en rétention le 21 octobre au centre du Mesnil-Amelot", près de l'aéroport parisien de Roissy, a précisé Mélanie De Menis, professeur de français, une information confirmée par l'association La Cimade, qui accompagne les personnes étrangères dans la défense de leurs droits.

Un élève "travailleur". À la rentrée 2015-2016, Halim avait intégré une classe d'accueil pour élèves allophones [ne parlant pas la langue du pays d'accueil]. "Très travailleur, il est rapidement passé dans une seconde générale et préparait cette année un bac STI qu'il a toutes ses chances d'avoir. Malgré des conditions de vie très précaires, il a impressionné tout le monde par sa volonté de réussir à l'école", a dit la directrice de l'établissement.

Seul de sa famille à être menacé d'expulsion. "Il est menacé d'expulsion à quelques mois de sa régularisation : il doit attester de trois ans de scolarité, or il est dans sa 3ème année dans notre lycée", a déclaré Mélanie De Menis. "Il est le seul de sa famille à avoir été arrêté. Il retournerait donc en Algérie seul, séparé des siens ? Sans son père, sa mère et ses petits frères et sœurs ? Sans perspective d'avenir ? Halim devrait avoir le droit de vivre auprès des siens comme tous les adolescents et l'école de la République devrait laisser à Halim le droit de passer son bac", dit l'enseignante.

Réponse le 20 novembre. Un juge doit se prononcer le 20 novembre sur son expulsion vers l'Algérie, selon La Cimade.