Sécurité routière : quand les passagers influencent le comportement des conducteurs

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avec AFP , modifié à
D'après une étude Ipsos, les passagers ont une influence sur la conduite, le plus souvent en bien.

Passagers mais pas passifs : famille, amis ou covoitureurs surveillent souvent la personne qui les conduit et n'hésitent pas à intervenir quand elle adopte un mauvais comportement, selon le baromètre annuel de la conduite responsable de la Fondation Vinci Autoroutes publié jeudi.

Face à l'alcool ou à la fatigue. La sécurité routière ne se passe pas que derrière le volant. Pour de nombreux passagers, elle commence même avant même le trajet. Face à un conducteur alcoolisé, 44% des personnes interrogées disent insister "autant qu'ils peuvent" pour l'empêcher de prendre la route, et presque autant (41%) assurent qu'ils s'emparent des clés du véhicule et imposent une solution alternative (taxis, dormir sur place...). Quand il a "l'air très fatigué", 33% insistent "autant qu'ils peuvent" et 51% lui retirent ses clés.

Face à une conduite irresponsable. Une fois en voiture, beaucoup interviennent face à un chauffeur pas responsable : ils lui demandent de ralentir quand il dépasse la vitesse autorisée (82%), de faire une pause toutes les deux heures (77%), de ne pas répondre à un appel ou un SMS (69%) ou de respecter les places de stationnement réservées aux handicapés (60%).

Le passager, une "vigie". "On réalise que le passager est un témoin et une vigie. Il est souvent le premier à se sentir vulnérable face à une conduite dangereuse", explique Bernadette Moreau, déléguée générale de la Fondation Vinci Autoroutes. "Un passager peut jouer un rôle complémentaire dans la prévention et l'amélioration des comportements. Il permet de sortir le conducteur de sa bulle, de lui donner le souci d'autrui. (...) Les conducteurs ont une vision narcissique et complaisante de leur conduite. Ils disent toujours que ce sont les autres qui conduisent mal : cette année, 0% des conducteurs s'estime dangereux!", poursuit-elle.

Mais toujours des risques. Les comportements à risques restent pourtant bien présents. Plus de neuf conducteurs sur dix (91%) admettent dépasser les limitations de vitesse, 75% disent ne pas toujours respecter les distances de sécurité, 38% paramètrent leur GPS en conduisant et 26% envoient ou lisent des emails ou des SMS au volant.

Mais certains passagers considèrent toutefois qu'ils n'ont pas à faire la morale : 15% ne disent rien ou n'insistent pas face à un conducteur éméché, et 33% face à un conducteur très fatigué. Parfois aussi, ils avouent même pousser aux mauvais comportements en demandant à se garer en double file pour quelques minutes (30%), de ne pas prendre de pause (25%) ou d'accélérer pour arriver plus vite à destination (20%).

Étude Ipsos menée par internet du 19 au 29 janvier auprès de 1.000 personnes de 15 ans et plus, selon la méthode des quotas.