Saint-Malo met les ivresses publiques à l'amende

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François Coulon, édité par A.H.
Saint-Malo vient de créer une nouvelle amende, pouvant aller jusqu'à 270 euros, pour ceux qui seraient pris dans la rue dans un état beaucoup trop alcoolisé. 
REPORTAGE

Depuis le 1er janvier, la ville de Saint-Malo sévit contre les personnes en état d’ivresse sur la voie publique. Et ça va coûter cher aux fêtards : jusqu'à 270 euros. Ce tarif comprend l'amende de seconde catégorie classique pouvant aller jusqu'à 150 euros, à laquelle il faut ajouter la nouveauté : un forfait de 120 euros correspondant à la mobilisation de trois policiers municipaux pendant au moins une heure, pour conduire l'interpellé à l'hôpital puis en cellule de dégrisement.

"Que les gens se responsabilisent". Une centaine d'ivresses publiques et manifestes sont recensées tous les ans à Saint-Malo. Le coût annuel de ces prises en charge par la police municipale est d'environ 12.000 euros. "Ça suffit", tranche l'adjoint à la sécurité, Guillaume Loiseau. Dorénavant, les gros buveurs seront les payeurs. "On en a retrouvé un qui était tombé à l'eau, d'autres sont déjà tombés des remparts… Les ivresses publiques et manifestes peuvent parfois s'accompagner de violences, de bagarres, de dégradations… Je suis désolé, mais le Malouin n'a pas à payer ce type de méfaits. Il faut que les gens se responsabilisent", tonne l'élu.

"On ne nous empêchera pas de picoler". Entre l'amende et les 120 euros facturés par la police municipale, la douloureuse pourrait donc atteindre 270 euros. "Du matraquage", estiment Philippe et Jacques. "C'est nul ! On ne peut plus rien faire. On nous pousse à rester chez nous ! On va acheter un pack de bières et le boire chez nous, parce qu'on ne nous empêchera pas de picoler !", peste l'un d'eux. "Le gars qui a 4 grammes, qui pète des bagnoles, effectivement c'est punissable. Mais une fois, je me suis fait arrêter devant chez moi, je promenais mon chien et j'avais 0,4 grammes. J'ai pris une amende pour état d'ivresse et manifeste. C'est du racket !", s'agace l'autre.

Face à la menace de l'amende, les deux amis expliquent qu'ils ne paieront pas. L'insolvabilité est d'ailleurs la limite de la formule, regrette la mairie.