Saint-Etienne-du-Rouvray : l'enquête pour "faux" classée sans suite

L'enquête ouverte notamment pour faux et usage de faux n'a "pas révélé d'infraction pénale", a indiqué le parquet de Paris. Image d'illustration.
L'enquête ouverte notamment pour faux et usage de faux n'a "pas révélé d'infraction pénale", a indiqué le parquet de Paris. Image d'illustration. © AFP
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avec AFP
Vendredi, le Parquet a annoncé avoir classé sans suite l'enquête ouverte en janvier dernier pour "faux et usage de faux".

Le parquet a classé vendredi sans suite l'enquête ouverte après un article de Mediapart qui accusait les services de renseignement d'avoir antidaté une note pour cacher leur passivité face aux menaces d'un des auteurs de l'attaque de l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray en 2016.

"Pas d'infraction pénale". Au terme des investigations menées par l'inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", l'enquête ouverte notamment pour faux et usage de faux n'a "pas révélé d'infraction pénale", a indiqué le parquet de Paris.

Selon Mediapart, "un raté étouffé". Cette procédure avait été ouverte le 5 janvier des chefs de "faux et usage de faux" au lendemain de l'article du site d'investigation accusant les services de renseignement "d'avoir étouffé leur raté". Mediapart affirmait qu'un policier de la Direction du renseignement parisien (DRPP) avait rédigé une note faisant état de messages d'Adel Kermiche, l'un des assaillants, évoquant une "attaque dans une église" et mentionnant Saint-Etienne-du-Rouvray, quelques jours avant l'assassinat du père Hamel, égorgé le 26 juillet 2016. Adel Kermiche et l'autre tueur Abdel Malik Petitjean, tous deux radicalisés, avaient été abattus sur place après avoir aussi blessé un paroissien et pris en otage quatre femmes.

La préfecture avait démenti. Une fois l'attentat survenu dans la commune normande, la DRPP aurait alors "postdaté deux documents afin de masquer sa passivité", en faisant pression sur ce brigadier, accusait le site d'informations. La préfecture de police (PP), dont dépend la DRPP, avait fermement démenti : d'après elle, la note, datée du 22 juillet, n'évoquait "en aucun cas (...) l'imminence d'un passage à l'acte, et encore moins le ciblage d'un lieu précis" comme une église.  Selon la préfecture, elle identifiait un homme donnant des cours à la mosquée de Saint-Etienne-du-Rouvray, appelant, "sur les réseaux sociaux, 'les fidèles' à le rejoindre dans le but de former un groupe à vocation terroriste".

Lorsque l'attentat a lieu le 26 juillet, "le rédacteur de la note a immédiatement fait le lien avec l'individu qu'il avait identifié", indiquait la PP. "Sans délai, la DRPP a informé oralement les services enquêteurs et a rédigé une nouvelle note datée du 26 juillet", affirmait-elle, ajoutant que les deux documents originaux, étaient "enregistrés et traçables dans les serveurs de la DRPP". Ces accusations avaient suscité de nouvelles interrogations parmi les parties civiles et leurs avocats, dont l'un avait déposé une plainte pour demander "la déclassification totale des documents classés secret défense".