Rungis : les sans-papiers en grève et la CGT ont passé la nuit sur le marché

Les travailleurs sans-papiers sont employés par des agences d'intérim ou des entreprises installées sur le marché, dans des secteurs comme la manutention, le nettoyage ou l'agroalimentaire.
Les travailleurs sans-papiers sont employés par des agences d'intérim ou des entreprises installées sur le marché, dans des secteurs comme la manutention, le nettoyage ou l'agroalimentaire. © (Photo d'illustration) AFP
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avec AFP , modifié à
Une centaine de travailleurs sans-papiers occupent depuis jeudi un bâtiment du marché de Rungis. Objectif : obtenir leur régularisation.

Une centaine de sans-papiers salariés sur le marché de Rungis, qui ont investi jeudi un bâtiment du plus grand marché du monde pour réclamer leur régularisation, poursuivaient leur occupation vendredi matin après avoir passé la nuit sur place, épaulés par la CGT.

105 salariés "clandestins". "Le piquet de grève est toujours là, manifestants et grévistes ont dormi" dans la tour de la Semmaris, la société gestionnaire du marché, a expliqué Benjamin Amar de la CGT Val-de-Marne. La CGT ne quittera pas les lieux sans "la délivrance d'un récépissé de six mois avec autorisation de travail, les documents employeurs pour chacun, et la garantie que les dossiers seront étudiés", a poursuivi le syndicaliste. Elle accompagne dans ce mouvement 105 salariés clandestins, "qui travaillent au marché de Rungis depuis des années", selon Benjamin Amar.

Bras de fer avec la préfecture. Le préfet du Val-de-Marne a expliqué jeudi soir avoir proposé aux manifestants d'examiner le dossier de chaque travailleur "au cas par cas" et "le plus rapidement possible", dans un communiqué. Mais ses services refusent de délivrer un récépissé permettant de travailler dès le dépôt du dossier, comme l'exige la CGT.

"Ces dossiers, on veut bien les prendre mais en respectant la réglementation. (...) On ne comprend pas pourquoi ils ne nous les donnent pas", a déclaré la préfecture vendredi matin.
"La porte reste ouverte", a-t-elle ajouté, mais elle n'enverra personne pour poursuivre les négociations. Elle réclame désormais "que les locaux de la Semmaris retrouvent leur condition d'exploitation habituelle".

Probablement "beaucoup plus" de travailleurs clandestins. Au-delà des 105 sans-papiers de ce mouvement, les travailleurs clandestins sont probablement "beaucoup plus" à Rungis, selon la CGT. Ils sont employés par des agences d'intérim ou des entreprises installées sur le marché, dans des secteurs comme la manutention, le nettoyage ou l'agroalimentaire.

Plus de 12.000 personnes travaillent au marché de Rungis pour presque 2.000 entreprises, selon le site internet de la société gestionnaire Semmaris.