Rixe mortelle en Seine-Saint-Denis : "une bagarre de cour de récréation qui a dégénéré"

© PATRICK KOVARIK / AFP
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Alain Acco, édité par Grégoire Duhourca
Les enquêteurs n'ont pas encore établi les motifs de la rixe mortelle en Seine-Saint-Denis ce week-end. Le directeur adjoint de la sécurité publique du département évoque des "groupes éphémères" qui s'affrontent "pour des raisons parfois assez futiles".

L'enquête se poursuit après la mort d'un garçon de 12 ans suite à une rixe en Seine-Saint-Denis ce week-end. Cinq adolescents de 14 à 17 ans étaient en garde à vue lundi soir mais les enquêteurs n'ont pas encore réussi à établir le motif précis de l'affrontement. Seule certitude, a priori, il ne s'agit pas d'une guerre de territoire entre deux bandes rivales qui voudraient développer leurs trafics.

Un motif futile serait à l'origine de l'affrontement. Pour les policiers locaux, d'ailleurs, ce ne sont pas vraiment deux "bandes", au sens strict du terme, qui se sont affrontées samedi soir, mais des "groupes éphémères", sans doute animés par un motif futile (vol de portable, mauvais regard, insultes...), comme cela arrive de plus en plus souvent ces derniers temps.

"C'est un peu une bagarre de cour de récréation qui a dégénéré. On n'est pas du tout dans le phénomène que l'on suit de très près des bandes structurées, organisées, de délinquants parfaitement identifiés et sur lesquelles nous faisons un travail permanent et nous avons une surveillance très étroite. Là, ce sont des gamins, des adolescents qui, pour des raisons parfois assez futiles, décident de s'affronter", explique le commissaire Christian Meyer, directeur adjoint de la sécurité publique en Seine-Saint-Denis, sur Europe 1.

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"Assez imprévisible" pour la police. Le principal problème pour les forces de police dans ce type de cas est le côté "imprévisible" et la "violence" de ces affrontements : "Ils s'envoient des messages par les réseaux sociaux. C'est assez imprévisible pour nous puisque ce sont des groupes assez éphémères non structurés et qui nous surprennent, à la fois dans la rapidité qu'ils ont de se rassembler, de se regrouper, et par la violence dont ils sont capables. Ça va très, très vite."

En 2017 et depuis le début de l'année 2018, le phénomène de bandes organisées de délinquants est, quant à lui, en baisse dans l'agglomération parisienne (-19% en 2017). En revanche, il a augmenté de 30% en Seine-Saint-Denis depuis le début de l'année.