Ces dossiers sensibles des négociations de la réforme de l'assurance chômage :

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Olivier Samain, édité par A.D , modifié à
Patronat et syndicats ont un mois, à partir de jeudi, pour présenter le résultat de leurs négociations au gouvernement. Quelques points risquent de se révéler sensibles.

Patronat et syndicats ont un mois pour présenter une copie sur l'assurance chômage. Copie que le gouvernement reprendra totalement ou partiellement à son compte si le résultat est à la hauteur de ses attentes. Ce jeudi marque une nouvelle étape dans le processus, celle du lancement des négociations.

Démissionnaires et indépendants. Il y a d'abord les deux promesses que tout le monde a retenues du programme présidentiel d'Emmanuel Macron. L'accès des salariés qui démissionnent à une indemnisation. Aujourd'hui, sauf cas très particuliers, l'assurance-chômage ne prend en charge que les salariés qui perdent involontairement leur emploi. Et deuxième promesse : la possibilité pour les travailleurs indépendants d'être couverts, eux aussi par l'assurance-chômage, s'ils perdent leur activité. Dans l'énoncé, c'était généreux. Au final, financement oblige, ce le sera forcément moins.

Des limites. Pour les salariés démissionnaires, par exemple, il faudra avoir un vrai projet professionnel. L'indemnisation ne pourra pas intervenir à tout bout de champ (seulement une fois tous les 5, 6 ou 7 ans). l'indemnisation sera par ailleurs plus courte que celle des chômeurs classiques et probablement plafonnée dans son montant. Pour les travailleurs indépendants, là aussi, les partenaires sociaux vont devoir imaginer un dispositif viable sur le plan financier. Quelle contribution, par exemple, demander aux plate-formes comme Uber ou Deliveroo qui font travailler des auto-entrepreneurs ?

Les contrats courts. Sur ces deux points, patronat et syndicats devraient pouvoir s'entendre, car calibrer des mesures, ils savent faire. Ce sera beaucoup plus difficile sur la question des contrats courts, que certaines entreprises multiplient, ce qui coûte très cher à l'Assurance-chômage. Le sujet est très sensible pour le patronat qui ne veut pas entendre parler de taxation. Dans cette affaire, les syndicats ont un allié : le gouvernement qui a un dispositif tout prêt si un accord n'est pas trouvé : un bonus-malus qui frapperait les entreprises non vertueuses.