Restauration : contrôles d'hygiène rendus publics, des clients satisfaits mais des restaurateurs inquiets

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Les établissements recevront des notes de 1 à 4 en fonction de leur niveau d'hygiène © MYCHELE DANIAU / AFP
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Justin Morin avec M.R.
À partir du 1er mars, les restaurateurs seront obligés de publier les derniers rapports des services d'hygiène sur un site du ministère de l'Agriculture. 

Il y aura bientôt plus de transparence dans les cuisines des restaurants. Un décret signé mi-décembre va permettre la mise en ligne au 1er mars prochain de tous les contrôles d'hygiène effectués dans les cuisines. C'était une demande des associations de consommateurs. Quelles sont les réactions ? 

"À l'heure actuelle, il y a beaucoup de tromperies." Côté clients, les réactions sont plutôt positives. Avec cette transparence, finies les mauvaises surprises. Sandra, attablée en terrasse, sait bien de quoi elle parle puisque son mari est cuisinier. "Je trouve ça très bien. Au moins on va avoir un œil sur ce qu'il se passe dans les restaurants parce qu'à l'heure actuelle, il y a beaucoup de tromperies. Une viande sortie à 9h du matin et servie à 1h de l'après-midi, il faut vraiment contrôler. C'est sûr qu'on peut vite se faire avoir." Elle ira consulter le site dès qu'il sera prêt.

Des restaurateurs résignés. Un site dont le principe est simple : les restaurants seront notés de 1 - pour "très satisfaisant" - à 4 pour "à corriger de manière urgente". Une notation qui n'inquiète pas Évelyne, restauratrice. "On est obligé de toute façon, c'est la loi, c'est comme ça. Mais on n'a rien à se reprocher nous, tout va bien."

D'autres se sentent harcelés. "On est contrôlé dans tous les sens et puis les gens viennent dire bonjour au cuisiner et voient l'hygiène eux-mêmes", affirme Jean-Paul, qui dénonce une forme de harcèlement. "Je ne vois pas l'intérêt de rajouter une couche sur les normes d'hygiène. C'est comme d'habitude." L'affichage des notes sur la devanture du restaurant ne sera pas obligatoire mais vivement conseillée par les associations de consommateurs. Cette disposition avait déjà été expérimentée à Paris et à Avignon depuis le 1er juillet 2015.