L'ensemble des collaborateurs du magasin sont encore suivis par une cellule psychologique. 1:29
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Jihane Bergaoui, édité par Ugo Pascolo
Prévue pour jeudi 12 avril, la réouverture du supermarché frappé par un attentat il y a trois semaines s'annonce chargée en émotion, pour les clients comme pour les employés. 
REPORTAGE

La réouverture s'annonce chargée en émotion. Presque trois semaines jour pour jour après l'attaque de Radouane Lakdim, le Super U de Trèbes va rouvrir ses portes jeudi. Mais retourner faire ses courses dans ce supermarché ne va pas se faire sans mal, pour les employés comme pour les clients.

"L'émotion" des clients. "Ça va être très dur de revenir dans le magasin", confie à l'envoyée spéciale d'Europe 1 Janine, voisine d'Hervé Sosna, le client abattu à la caisse du Super U le 23 mars dernier. "Il va y avoir une crainte", lâche José qui connaissait également la victime depuis plus de 50 ans. "Pas de la crainte, mais une émotion", reprend Suzanne, également amie d'Hervé. "Ça n'aurait pas dû arriver ici, à Trèbes", conclut la retraitée. 

Et des employés. Les clients ne vont pas être les seuls à avoir en tête les noms des victimes tuées dans le supermarché par Radouane Lakdim (Hervé Sosna, Christian Medves, le chef-boucher et Arnaud Beltrame,). Les employés du Super U sont également sous l'émotion. Ceux qui se sentent en état peuvent déjà reprendre le travail, avant d'accueillir de nouveaux des clients, il faut nettoyer et ranger le magasin. Si l'accueil du supermarché a été totalement réaménagé pour effacer les traces de l'attaque, les images elles, persistent. "On est dans le chagrin, il ne faut pas l'oublier", explique un salarié.

"Repasser devant l'accueil, là où tout s'est passé, repasser chaque jour devant la boucherie et ne plus voir les collègues, ça va faire très mal", confie-t-il. L'ensemble des collaborateurs, et en particulier, Julie, la caissière-otage, continuent à être accompagnés par une cellule psychologique.