Rennes : plusieurs dizaines de familles de migrants bientôt expulsées de l'hôtel

Selon la préfecture, les demandes d'asile ont augmenté en 2017 de 30% en Ille-et-Vilaine et de 11% cette année.
Selon la préfecture, les demandes d'asile ont augmenté en 2017 de 30% en Ille-et-Vilaine et de 11% cette année. © AFP
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avec AFP
Cette décision est la conséquence d'une volonté de la préfecture d'Ille-et-Vilaine de réduire les coûts du dispositif hôtelier. 

Plusieurs dizaines de familles de migrants devront quitter d'ici fin août les hôtels où elles étaient hébergées, conséquence d'une levée de leur prise en charge par la préfecture d'Ille-et-Vilaine afin de réduire les coûts du dispositif hôtelier, a indiqué jeudi la préfecture.

"Nous allons alléger le dispositif des nuitées hôtelières prévu dans le cadre du plan d'hébergement d'urgence, dans la mesure où ce dispositif, prolongé jusqu'en juin, a été fortement sollicité l'hiver dernier avec un fort afflux de familles étrangères", a indiqué Denis Olagnon, secrétaire général de la préfecture, pour qui au moins 30 familles sont concernées. La préfecture prend actuellement en charge 360 nuitées hôtelières par jour, pour environ 20 euros la nuitée. "Nous sommes montés à un pic de 500 nuitées l'hiver dernier, contre 50 avant 2016 en hiver et 10 à 15 hors période hivernale", précise Denis Olagnon, qui évoque une "saturation du dispositif d'accueil hôtelier" avant l'arrivée de l'hiver.

"Il y a des bébés, c'est la panique". Si les critères d'accueil en hébergement hôtelier ont été assouplis en période de trêve hivernale, la préfecture dit vouloir à présent conditionner cet accueil à "la situation administrative de chacun au regard du droit au séjour". Les premiers départs doivent avoir lieu lundi. "Tout le monde doit partir en même temps pour aller nulle part, il y a des bébés, c'est la panique", a dénoncé de son côté Christian Alix, gérant de l'hôtel du Val Blanc à Vern-sur-Seiche, qui héberge 80 migrants.

Une hausse de 11% des demandes d'asile en 2018. Selon la préfecture, les demandes d'asile ont augmenté en 2017 de 30% en Ille-et-Vilaine et de 11% cette année, alors qu'elles se sont stabilisées ou ont diminué dans les autres départements bretons. Selon Denis Olagnon, beaucoup de ces demandes sont effectuées par des ressortissants géorgiens et albanais, pays considérés comme sûrs par l'État français, et sont "rejetées à 95%". L'association "Un toit c'est un droit" a elle comptabilisé "55 familles, soit 200 personnes", susceptibles de se retrouver à la rue d'ici fin août.

"C'est une décision assez brutale en plein cœur de l'été et à quelques semaines de la rentrée car il y a beaucoup de familles avec enfants", a réagi Carole Bohanne, membre de l'association. "Beaucoup de personnes sont en cours de demande d'asile, certaines travaillent ou disposent de documents provisoires d'autorisation de séjour", a-t-elle ajouté, soulignant la présence en nombre de migrants venus également d'Afrique et du Maghreb.