Rennes : face à la polémique, abandon d'un projet de "lits connectés" en cité U

L'installateur pouvait être avertit lorsqu'un un étudiant prend son lit pour une barre de traction ou quand le matelas se transforme en canapé pour dix étudiants.
L'installateur pouvait être avertit lorsqu'un un étudiant prend son lit pour une barre de traction ou quand le matelas se transforme en canapé pour dix étudiants. © AFP
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avec AFP
Dix des 150 chambres de la résidence universitaire avaient été équipés de capteurs d'usure pour "intervenir avant qu'il n'y ait une panne" sur de nouveaux lits escamotables.

Le Crous de Rennes a abandonné jeudi une expérimentation de "lits connectés" dans une cité universitaire rennaise, comparée à de "l'espionnage" par certains étudiants, a annoncé le Crous dans un communiqué. L'expérimentation "est à ce jour annulée. Les équipements seront retirés dans les prochains jours", a assuré le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous).

Dix des 150 chambres de la résidence universitaire Maine, tout juste rénovée, avaient été équipées de capteurs d'usure "pour intervenir avant qu'il n'y ait panne" sur de nouveaux lits escamotables, a précisé une porte-parole du Crous. "C'était vraiment pour le bien-être des étudiants", a-t-elle insisté. L'installation de ces lits, pouvant être remontés au plafond, permet en effet "d'optimiser l'espace" dans les chambres étudiantes de seulement 9 m2, selon la même source.

"C'est vraiment limite. On dirait de l'espionnage". Dans un article publié jeudi par Ouest-France, l'installateur des capteurs Espace Loggia parlait de "maintenance préventive" tout en assurant être "au courant" lorsqu'"un étudiant prend son lit pour une barre de traction ou quand le matelas se transforme en canapé pour dix étudiants". "En cas d'urgence, un SMS est automatiquement envoyé à un agent technique qui peut intervenir dans la chambre", précisait même un responsable de la société. Cité par le quotidien, un habitant de la résidence pestait: "C'est vraiment limite. On dirait de l'espionnage".

"Il ne s'agit pas de fliquer les étudiants". "Nous ne sommes pas Big Brother", s'est défendu Artisans IoT, branche d'Espace Loggia, dans un communiqué publié sur twitter. "Il ne s'agit en aucun cas de fliquer les étudiants à travers les lits connectés installés au Crous de Rennes. Mais de prévention au niveau de la maintenance technique", ajoute la société. "Nous sommes capables de savoir si un mécanisme fonctionne, nous ne sommes pas capables de tracer ce que font les étudiants dans leur chambre", précise-t-elle.

Le Crous a de son côté souligné que les capteurs n'avaient pas encore été mis en service. "Cette solution nouvelle proposée par l'installateur des mobiliers, si elle avait été mise en place, aurait été présentée aux étudiants et n'aurait concerné que des volontaires", a insisté le Crous.