Réforme du congé parental : les pères au foyer encore peu nombreux

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La réforme du congé parental peine à convaincre les pères à rester au foyer. © FRED DUFOUR / AFP
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avec AFP , modifié à
Les pères sont encore peu nombreux à profiter de la réforme du congé parental, qui veut inciter au partage de l'éducation de l'enfant entre la mère et le père.

Les pères au foyer, ce n'est pas pour aujourd'hui. Le nombre d'enfants gardés à domicile par leur famille a nettement chuté en 2015 sous l'effet de la réforme du congé parental, qui peine à convaincre les pères, selon une étude conduite par la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf) et communiquée mardi. Entrée en vigueur le 1er janvier 2015, la prestation partagée d'éducation de l'enfant (Prépare) devait inciter les pères à prendre un congé parental, souvent l'apanage des mères. 

Hausse des pères au foyer, mais... Si les chiffres publiés par la lettre de l'Observatoire de la petite enfance démontrent une augmentation nette (+52% par rapport à 2014) du nombre de pères bénéficiant du dispositif, cette hausse ne permet pas de compenser la baisse du nombre de familles ayant pris un congé parental (-7,6%). "On note un véritable décollage (de la part des hommes dans le dispositif, ndlr), mais on part de bien trop bas", a regretté Bernard Tapie, directeur des études de la Cnaf, lors d'une conférence de presse. 

La réforme. La réforme de la politique familiale, issue de la loi de 2014 pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes, a modifié la durée de versement des prestations du congé parental. Pour un enfant né après le 1er janvier 2015, les parents, qui avaient droit à six mois de congé, peuvent prendre six mois de plus à condition que ce soit le second parent qui en soit bénéficiaire. A partir de deux enfants, la durée du congé reste de trois ans, à condition que six mois au moins soient pris par le second parent, sinon elle est raccourcie à deux ans et demi. Problème : la faible évolution de la part des pères (+1,87%) qui prennent ce congé a pour effet de réduire le nombre de familles couvertes pas cette prestation (-43.800). 

Une réforme "pour faire des économies". La mesure d'incitation n'a donc, pour le moment, pas eu l'effet escompté, sauf en ce qui concerne la baisse des coûts, dénonce dans un communiqué le syndicat Force ouvrière, pour qui "cette réforme visait surtout à faire des économies". "Les couples ne peuvent pas se permettre de laisser celui qui gagne le plus s'arrêter (le plus souvent le père), faute de modes de garde accessibles, le congé est alors soit écourté soit poursuivi sans allocations", explique le syndicat.