Réforme du collège : l'exécutif sera "attentif" à la mobilisation des profs

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avec Virginie Salmen et Caroline Roux , modifié à
En fonction de la mobilisation syndicale de mardi, la ministre de l'Education est prête à faire quelques concessions sur sa réforme.

Après l'affrontement politique, une autre bataille, tout aussi périlleuse, attend la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem. Une intersyndicale, représentant 80% des professeurs du second degré, appellent les enseignants à descendre dans la rue, mardi, pour dire leur opposition à la réforme du collège. Se retrouveront côte à côte le Snes-FSU, majoritaire dans l'enseignement secondaire, le Snep-FSU, SNALC-FGAF, SNFOLC, SNETAA-FO, CGT Educ'action et SUD Education.

Une question : quelle sera l'ampleur de la grève ? Tous n'ont pas le même mot d'ordre. Si le Snalc, FO, la CGT et Sud réclament le retrait pur et simple de la réforme, le Snes souhaite une reprise des discussions. Rue de Grenelle, on attend de voir l'ampleur de la mobilisation pour bouger (ou pas) d'un iota. Najat Vallaud-Belkacem l'a dit à plusieurs reprises : la réforme du collège a été approuvée par le conseil supérieur de l'éducation début avril et entrera donc en vigueur, comme prévu, à la rentrée 2016.

Une main tendue la semaine dernière. La ministre de l'Education a toutefois demandé à une autre instance, le conseil supérieur des programmes, de rendre plus lisibles les articulations des cours de français avec les langues et cultures de l'Antiquité, afin d'apaiser les professeurs de lettres classiques, mécontents du futur enseignement au collège des options latin et grec.

Une ministre prête à la discussion sur les EPI... Si les profs descendent nombreux dans la rue, Najat Vallaud-Belkacem va devoir être un peu plus à l'écoute du Snes-FSU, majoritaire dans l'enseignement secondaire. Dans leur viseur, les nouveaux enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), qui associent plusieurs matières au sein d'une même leçon. Les profs redoutent une mise en concurrence entre disciplines, enseignants et établissements et fustigent les intitulés "gadget" de ces futurs EPI. Ils craignent aussi que les réunions se multiplient sans heures supplémentaires comptabilisées. La locataire de la rue de Grenelle pourrait leur apporter des garanties sur ce point.

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Pas sur les classes bilangues ... En revanche, Najat Vallaud-Belkacem ne fera aucune concession sur l'abandon des classes bilangues. Ces classes, qui permettent d'apprendre la LV2 dès la 6e, est "un dispositif dérogatoire" qui favorisait "quelques uns" des élèves et faisait oublier tous les autres, a-t-elle martelé, dimanche, invitée du Europe 1-Le Monde-I-télé.  Avec l'introduction de la LV2 dès la 5e, cet enseignement sera "proposé à tous les élèves et "personne n'est sacrifié", a ajouté NVB.

Surveiller la mobilisation des jeunes. Du côté de l'Elysée, consigne a été donnée de faire bloc derrière la ministre. On reste aussi attentif à l'émergence d'un mouvement de mobilisation chez les collégiens. Pour l'instant, aucun indicateur n'est perceptible. Mais les connaisseurs de ce genre de mouvement mettent en garde la ministre de l'Education. Avant les vacances, il n’y aura rien de sérieux mais Najat Vallaud-Belkacem devrait rester sur ses gardes : son prochain rendez-vous avec la jeunesse pourrait être à la rentrée, au moment de l'entrée en vigueur de la réforme.

 



Ministre de l'Education nationale, c'est l...par Europe1fr