Réforme du collège : les sujets qui fâchent

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La réforme du collège est loin d'être adoptée mais les points de crispation sont déjà nombreux.

L'UMP en a fait son nouveau cheval de bataille. La réforme du collège, qui est pourtant loin d'être entérinée, est critiquée de toutes parts. Face à ces polémiques qui durent depuis plusieurs semaines, François Hollande et Manuel Valls sont même montés au créneau pour défendre la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem. Accusée tour à tour de vouloir tuer l'enseignement de l'allemand, du latin et du grec, la locataire de la rue de Grenelle est, dernière critique en date, soupçonnée de négliger l'histoire de France.

Parce que vous avez peut-être (sans doute) raté un épisode, Europe1.fr vous résume en trois points les sujets qui fâchent.

La réforme des langues anciennes

Les options latin et grec telles qu'elles existent aujourd'hui au collège sont supprimées. Elles sont remplacées par un "enseignement pratique interdisciplinaire" consacré aux langues et cultures de l'Antiquité. Face à la fronde des professeurs de langues anciennes, "un enseignement de complément" (une heure en 5e, deux heures en 4e et 3e) a été annoncé, ce qui revient finalement à rétablir une option au collège. Mais les enseignants de langues anciennes regrettent de ne pas disposer d'un horaire formellement inscrit et craignent que ces enseignements n'apportent qu'un "vernis de culture".

La fin des classes bilangues

La réforme du collège prévoit la suppression des classes bilangues ainsi que des sections européennes, accusées de favoriser l'élitisme et de creuser les inégalités au collège. Or, ces parcours sont particulièrement prisés par les élèves souhaitant apprendre l'allemand. Les classes bilangues avaient d'ailleurs été créées il y a dix ans pour sauver les cours d'allemand, dont le nombre d'élèves était en chute libre. Du coup, les germanophones, Jean-Marc Ayrault en tête disent "nein danke" à cette disparition programmée. Même les autorités allemandes ont fait savoir leur mécontentement.

Mais rue de Grenelle, on n'entend pas revenir sur cette réforme. Et on brandit la grande nouveauté : l'apprentissage d'une deuxième langue vivante dès la cinquième au lieu de la quatrième. Les élèves auront 2 h 30 hebdomadaires de LV2 en cinquième, et autant en 4e et 3e - soit 7 h 30 au total, contre 6 heures aujourd’hui. Sans compter le temps passé pour la première langue vivante qui ne change pas : 4h en sixième, puis 3h à partir de la cinquième.

Les programmes d'histoire

C'est sur ce sujet que les esprits se sont le plus échauffés. En cause, les nouveaux programmes histoire du CP à la 3e, dont une première mouture a été présentée en avril par le Conseil supérieur des programmes (CSP). Dans ce projet, les thèmes sont divisés en sous-thèmes. Et pour la première fois, certains sujets seront obligatoires et d'autres facultatifs, laissés au choix de l'enseignant. Ce qui fait craindre à certains que des impasses soient faites. Autre reproche : une vision culpabilisante de l'histoire. Ainsi, les conquêtes coloniales ou les traites négrières sont, selon eux, privilégiées au détriment de l'enseignement du Siècle de Lumières qui devient facultatif.