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A.D , modifié à
Alors que les cloches de la rentrée n'ont pas encore sonné, les syndicats du secondaire appellent à la grève. Ils espèrent des mesures rapides et des clarifications de la part du gouvernement.
INTERVIEW

A trois jours de la rentrée des élèves, Najat Vallaud-Belkacem, la ministre l'Education a fait sa propre rentrée, en s'attelant à défendre une nouvelle fois la réforme du collège. Une réforme toujours décriée par certains enseignants et syndicats de l'éducation. Frédérique Rolet, secrétaire générale du SNES-FSU, premier syndicat dans le secondaire, était au micro d'Europe 1, pour expliquer pourquoi un appel à la grève a même été lancé pour le 8 septembre.

"Beaucoup de confusion". Si on se fit au ton de la ministre, il n'y avait guère de doute lundi en conférence de presse : la réforme se fera. "Elle utilise un ton très affirmatif mais aussi l'anaphore 'le collège, c'est ceci, le collège, c'est cela', commente Frédérique Rolet. Mais ce que nous constatons sur le terrain, c'est beaucoup de confusion, beaucoup d'incertitude. Elle parle de l'accompagnement par exemple, mais on ne sait pas qui va l'assurer, si on aura des groupes de niveau pour les élèves, sur quel emploi du temps, quand, comment...", s'inquiète-telle, avant de s'interroger sur la question des postes qui doivent être créés. "Le ministère lui-même a de la difficulté à faire la clarté sur ces 4.000 emplois [...] Il n'y a pas vraiment de transparence et on est loin des 4.000."

"Vite". Ce mécontentement généralisé a poussé les syndicats à appeler à la grève seulement une semaine après la rentrée. "Ce que nous souhaitons, c'est que la ministre prenne très vite les mesures nécessaires. Je rappelle qu'il y a eu l'année dernière des actions nombreuses pour dire que la réforme n'allait pas améliorer les performances des élèves les plus en difficulté, allait compliquer le travail des enseignants et augmenter les inégalités entre établissements, et qu'il fallait se remettre autour d'une table. La ministre a refusé de l'entendre. Nous avions dit que nous continuerions les mobilisations. Il est encore temps de faire un certain nombre de gestes", lance Frédérique Rolet.

"Les parents vont constater d'eux-mêmes". Les parents devraient selon la syndicaliste être plus sensibles qu'hostiles au mouvement même si cette gréve intervient très tôt dans l'année. "Les parents vont constater d'eux-mêmes que dans les lycées publics, on des classes à 35 ou 36 et que ce n'est pas le mieux en terme de pédagogie, que les emplois du temps en collège sont incohérents et que les fameux EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) relèvent plus du folklore que de l'apprentissage".