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G.D. , modifié à
Le prénom est le premier facteur de harcèlement scolaire et pourtant, "chaque année il y a un florilège de prénoms improbables" qui sont donnés à des nouveaux-nés, explique Anne-Laure Sellier.
LA VIE DEVANT SOI

On ne le choisit pas et pourtant, le prénom est le premier facteur de harcèlement scolaire. "Le prénom est une des premières étiquettes sociales dont un groupe d’enfants peut s’emparer pour mettre un autre enfant sur la touche", explique Anne-Laure Sellier, spécialiste en psychologie sociale, dans l'émission La vie devant soi sur Europe 1.

"Un florilège de prénoms improbables" chaque année. Et pourtant, "chaque année il y a un florilège de prénoms improbables qui résonnent plus ou moins bien socialement" qui sont donnés à des enfants. Parmi ceux-là, on retrouve notamment "Lola-Poupoune", dont une petite fille a hérité en 2016. En général, les officiers d'état civil acceptent le prénom choisi par les parents, sauf s'ils pensent "qu'il y a atteinte à la personne".

Dans ces cas-là, il faut avoir "recours à un juge pour statuer d'un changement de prénom (...) mais ça n'arrive pas systématiquement". C'est comme cela que des prénoms comme "Titeuf" ou "MJ" (en référence à Michael Jackson) ont été refusés, au motif qu'ils étaient contraires aux droits de l'enfant.

Des prénoms plus communs peuvent également être sources de souffrances. Au delà de cette liste de "prénoms improbables", un prénom plus commun mais "orthographié de façon non-conventionnelle peut être un enfer pour un enfant" : "Si vous appelez votre enfant Léaa, avec deux 'a' au lieu d'un seul parce que vous avez trouvé que ça faisait plus sympa et unique de personnaliser son prénom, ça va être un enfer pour elle. Elle va être constamment en train de se justifier, d'épeler son prénom correctement et de devoir l'expliquer aux autres. Ça peut être un facteur de mise sur la touche pas les autres."

D'autres prénoms connotés comme "Johnny" ou "Elvis" ou des prénoms stéréotypés ("Germaine", par exemple) peuvent également s'avérer difficiles à porter : "On a tous un stéréotype de Germaine actuellement, qui va peut-être évoluer, (...) qui va être vieillissant."

3.000 demandes de changement chaque année. Mais on a aussi "tendance à penser qu’un prénom ordinaire comme 'Marie' est facile à porter alors que ça peut être aussi difficile à porter que 'Lola-Poupoune'. Tous ces facteurs font que chaque année, 3.000 personnes demandent à changer de prénom. Une demande acceptée dans 90% des cas.