Quatre retraités convoqués au tribunal pour avoir véhiculé des migrants

© MARCO BERTORELLO / AFP
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Trois hommes et une femme ont été arrêtés alors qu'ils venaient en aide à des migrants dans les Alpes-maritimes. Ils étaient présentés à la justice mardi.

Ils sont quatre, trois hommes une femme, tous retraités et habitants de la vallée de la Roya, dans les Alpes-Maritimes. Mardi, ils étaient convoqués devant le tribunal de Nice pour aide à l'entrée, au séjour et au transport de personnes en situation irrégulière, explique La Croix.

Six migrants dont deux mineurs à bord. Le 6 janvier, ils avaient été arrêtés à Sospel avec à bord de leurs véhicules, six migrants dont deux mineurs, sur une route qui contournait le point de passage autorisé permettant le contrôle des véhicules par les forces de police. L'un des prévenus raconte : "Ce jour-là, il faisait froid et il y avait une centaine de migrants dans la vallée." Après qu'un agriculteur connu pour accueillir des migrants a appelé au secours l'association Roya citoyenne qui prône la solidarité avec les migrants, le prévenu dit avoir prévenu 'des copains" et être parti "à plusieurs voitures" pour venir en aide aux migrants. "On a été quatre à se faire arrêter avec six d’entre eux, juste quand on venait de les récupérer sur le sentier."

"L'Etat et les services ne respectent pas leurs propres règles". Si la loi punit l'aide à l'entrée, au séjour et au transport de personnes en situation irrégulière, elle accorde aussi une exception "humanitaire" pour une aide désintéressée. Jusqu'alors les décisions de justice dans un contexte similaire ont été plutôt clémentes. S'y ajoute l'aspect précis des points de passages autorisés. "Les forces de l’ordre qui interpellent des migrants aux PPA sont censées les emmener dans un endroit où ils peuvent faire leur demande", poursuit le prévenu. Mais, au lieu de cela, elles les amènent à la police des frontières de Menton et là on leur dit : direction l’Italie ! L’État et les services administratifs ne respectent pas leurs propres règles. S’ils le faisaient, on n’aurait pas besoin de faire des passages" ajoute l'homme.

La justice devra donc décider du sort des quatre prévenus qui encourent cinq ans de prison et 30.000 euros d'amende. Le jugement pourrait être mis en délibéré.