Quatre ans requis contre Jawad Bendaoud : "ce n'est pas le procès du 13-Novembre"

Le parquet a requis une peine de quatre ans de prison à l'encontre de Jawad Bendaoud, mardi.
Le parquet a requis une peine de quatre ans de prison à l'encontre de Jawad Bendaoud, mardi. © Benoit PEYRUCQ / AFP
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Chloé Triomphe avec M.L , modifié à
Face aux victimes des attentats de Paris, parfois déçus que la peine maximale n'ait pas été requise contre le "logeur", leurs avocats faisaient oeuvre de pédagogie, mardi au palais de justice. 

Ils encourent six ans de prison pour "recel de malfaiteurs terroristes". Mais contre Jawad Bendaoud, "logeur" de deux des djihadistes du 13-Novembre, et son "intermédiaire" présumé Mohamed Soumah, le parquet n'a requis que quatre ans de détention, mardi. Dans un réquisitoire très détaillé, le procureur a relu les conversations téléphoniques et s'est appuyé sur des éléments factuels pour dire que les deux hommes savaient sans doute qu'ils hébergeaient des criminels, mais pas des terroristes. Du côté des parties civiles, la nouvelle n'a pas toujours été bien accueillie. 

"Je suis déçu et en colère". Beaucoup de victimes ou de proches de victimes des attaques parisiennes survenues en 2015 attendaient en effet beaucoup de ce procès, le premier en lien avec les tueries. Le père de Nathalie Jardin, tuée au Bataclan, espérait ainsi que la peine maximale serait requise. "Je suis déçu et en colère. J'ai trouvé que le procureur s'était fait plutôt avocat de la défense", confie-t-il au micro d'Europe 1. "Pour moi, ils sont coupables. Il savaient bien ce qu'ils faisaient, j'estime qu'ils auraient mérité d'avoir six ans. Ces gens-là, même si je suis conscient qu'ils n'ont pas tué ma fille, ils sont complices. La justice ne devrait pas avoir de pitié pour des gens comme ça." 

Un travail de pédagogie. Mais du côté de leurs avocats, très nombreux, l'analyse est différente. "Aujourd'hui, je comprends la déception des parties civiles", explique Maître Samia Maktouf, conseil de plusieurs familles. "Mais avec mes confrères, nous sommes en train d'expliquer à nos clients que ce n'est pas le procès du 13-Novembre et qu'on ne peut pas attendre des peines plus lourdes."