"Quand on voit Mélenchon vitupérer et violenter, il ne faut pas s'étonner que des gamins dérapent", estime Éric Dupond-Moretti

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Anaïs Huet , modifié à
Invité de Nikos Aliagas dans la matinale d'Europe 1 lundi, l'avocat Éric Dupond-Moretti a réagi à l'actualité, et notamment aux images montrant Jean-Luc Mélenchon s'opposer violemment aux perquisitions menées à son domicile et au siège de la France insoumise.
INTERVIEW

Les images et les propos tenus l'ont choqué, inquiété même. Au micro de Nikos Aliagas lundi matin sur Europe 1, Éric Dupond-Moretti a réagi à la séquence dont Jean-Luc Mélenchon a été le protagoniste, la semaine dernière.

Le chef de file de La France insoumise s'est en effet violemment opposé, avec ses camarades, aux perquisitions menées à son domicile et au siège de son mouvement politique. Quitte à repousser manu militari le procureur, et des fonctionnaires de police. Dans la foulée, le député s'en est pris aux journalistes, les moquant d'abord, puis les traitant d'"abrutis", et remettant en cause leur travail et leur indépendance.

Deux poids - deux mesures. Alors certes, pour Me Éric Dupond-Moretti, il existe "un certain nombre de dérives judiciaires", comme "la justice spectacle". "Et en même temps, un type comme Mélenchon a tous les médias à sa disposition pour s'exprimer, pour argumenter", explique l'avocat. Dans cette affaire, il déplore le deux poids - deux mesures. "Quand on le voit vitupérer, quand on le voit violenter, il ne faut pas s'étonner que des gamins dérapent. Sauf que le gamin qui dérape, il se retrouve devant la 23ème chambre correctionnelle, et il prend deux mois fermes pour outrage", s'agace le pénaliste.

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Un comportement "très inquiétant". "Le fond du dossier, je ne le connais pas, et Mélenchon est présumé innocent. Mais quand on a perquisitionné Sarkozy, quand on l'a placé en garde à vue, mis dans la camionnette, ou quand on a donné les PV dans l'affaire Fillon, on n'a pas entendu Mélenchon. Ça, je le note", souligne-t-il. "Pour le reste, je dis que son comportement est quand même très inquiétant." Et de conclure, ironique : "Il y a des mômes qui regardent comment se comporte la République. Puisqu'il est devenu la République, comme Louis XIV était l'État à lui tout seul."