avocat philippe Assor 5:07
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M.B. , modifié à
Ce préjudice a été reconnu dans l'accident de car de Puisseguin. Me Philippe Assor, avocat en droit des dommages corporels, revient sur ce principe pour Europe 1.
INTERVIEW

L'accident de car de Puisseguin, survenu en octobre dernier en Gironde, avait fait 43 morts. Les victimes et leurs proches ont pu bénéficier des indemnisations classiques après un drame de la route de cette ampleur. Mais, et c'est beaucoup plus rare, ils ont également pu toucher plusieurs dizaines de milliers d'euros chacun au titre d'un "préjudice d'attente et d'angoisse". Au total, quelque 11 millions d'euros seront versés.

Spécifique et assez rare. "Il s'agit d'un préjudice spécifique, assez rare", explique Me Philippe Assor, avocat en droit des dommages corporels, mardi au micro d'Europe 1. "Il est lié à une catastrophe collective, à l'ampleur que représente ce type de catastrophe et le retentissement que cela peut avoir." S'il est si rare, c'est notamment parce que "les compagnies d'assurance rechignent" à le reconnaître, selon l'avocat, qui est aussi membre de l’Association nationale des avocats de victimes de dommages corporels. "Ces préjudices sont acquis de haute lutte."

Longue identification des corps. Le préjudice d'attente correspond, pour les victimes directes, au fait d'avoir dû attendre les secours. Pour "les proches, les victimes par ricochet", ce préjudice a été reconnu dans la mesure où l'identification des corps a pris du temps. Quant au préjudice d'angoisse, "c'est l'angoisse face à l'imminence de la mort", détaille Me Philippe Assor. "C'est le fait de côtoyer soi-même des gens morts et de ne pas savoir quelle sera l'issue de la catastrophe pour soi pendant des minutes interminables." Seules huit personnes étaient sorties vivantes de l'accident de Puisseguin.